publicité
Facebook Facebook Facebook Partager

Cardiologie générale

Publié le 15 avr 2013Lecture 3 min

Cardiovasculaire : de bonnes et de mauvaises nouvelles pour les femmes

Un entretien avec Y. COTTIN, Dijon

La sur-médiatisation du risque vasculaire veineux imputé aux contraceptions hormonales a sans doute fait écran à d’autres constats épidémiologiques beaucoup plus alarmants concernant la santé des femmes. Le registre FAST-MI, qui collige les données de suivi à 30 jours des patients hospitalisés pour un syndrome coronaire aigu, témoigne de l’évolution des maladies coronariennes en France.  

Depuis 15 ans, 4 registres successifs ont été réalisés sous l’égide de la Société française de cardiologie, le dernier en date étant FAST-MI 2010 qui regroupe plus de 3 000 patients ayant un infarctus du myocarde (IDM) pris en charge dans 213 centres(1). Qu’en est-il du côté des femmes ?   Le profil de risque a changé La bonne nouvelle est que, globalement, la mortalité par IDM continue de baisser (elle a diminué des deux tiers depuis 15 ans) et que le pourcentage de femmes reste inchangé. La mauvaise nouvelle est que l’on observe une évolution majeure : le pourcentage de femmes jeunes a considérablement augmenté, les < 60 ans représentant, en 2010, 25,5 % des admissions pour IDM chez les femmes comparativement à 11,8 % en 1995 (figure 1).    Figure 1. Évolution de la répartition par âge dans les IDM en France (d’après(1)).   Autre mauvaise nouvelle : le profil de ces femmes a changé en 15 ans : parmi les < 60 ans, plus de 70 % d’entre elles sont des fumeuses (< 40 % en 1995) ; le pourcentage d’obèses a également nettement progressé de 18 à près de 30 % (figure 2). Cette évolution délétère du profil de risque contraste avec l’évolution plus vertueuse des hommes : réduction significative de l’hypertension et du tabagisme, malgré une absence d’évolution du poids.    Figure 2. Évolution du profil de risque des patients inclus dans le registre FAST-MI (d’après(1)). AVC en hausse Aujourd’hui, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont devenus plus fréquents que les IDM chez les femmes jeunes. C’est l’un des messages à retenir de la vaste étude épidémiologique danoise réalisée chez des femmes âgées de 15 à 49 ans(2). L’étude a inclus plus de 1,6 million de femmes suivies pendant 15 ans, ce qui représente 14 251 063 patientes-années de traitement. Dans cette étude visant à évaluer les risques cardio- et cérébrovasculaires liés à la contraception hormonale, il a été dénombré 3 311 AVC ischémiques et 1 725 IDM, soit 21,4 et 10,1 événements pour 100 000 patientes-années. Cette inversion du ratio IDM/AVC mérite d’être soulignée.  Les facteurs de risque associés sont principalement l’âge, mais aussi les facteurs classiques : diabète, hypertension, dyslipidémie et tabagisme.  Cette étude montre également une corrélation entre le risque d’événement et la prise d’une contraception orale estroprogestative sur le long terme, différent selon la teneur en éthinylestradiol (x 1,3-2,3 pour 40 μg et x 0,9-1,7 pour 20 μg), sans différence notable selon le progestatif.  Ces données doivent inciter à la prudence dans le choix de la modalité contraceptive chez les femmes ayant des facteurs de risque vasculaire, le premier étant l’avancée en âge, sans oublier le tabagisme, l’obésité et l’hypertension artérielle. L’impact des estroprogestatifs sur la pression artérielle peut apparaître plusieurs mois, voire plusieurs années après l’instauration du traitement. Il est donc fondamental de contrôler régulièrement la pression artérielle des patientes sous contraceptif oral et de proposer un autre type de contraception dès qu’une hypertension apparaît, et tout aussi important de traiter cette hypertension. M. DEKER  "Publié dans Gynécologie Pratique"

Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.

pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.

Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :

Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :

Version PDF

Articles sur le même thème

  • 8 sur 94
publicité
publicité