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Rythmologie et rythmo interventionnelle

Publié le 31 aoû 2015Lecture 2 min

Crise convulsive chez un enfant : ne pas oublier le cœur

S. SALMI-BELMIHOUB, P. CHEVALIER, Service de rythmologie, Hôpital cardiologique Louis Pradel, Lyon

E.B. né le 2 octobre 2005, sans antécédent notable, présente le 13 juillet 2012, quelques jours après un syndrome grippal, une crise convulsive généralisée qui révèle un bloc atrio-ventriculaire (BAV) du 3e degré. Pendant le transport, la survenue de trois épisodes d’asystolie nécessite massages cardiaques externes répétés et adrénaline.

À l’admission, l’échocardiographie montre un ventricule droit très dilaté avec altération de la fonction ventriculaire gauche (FEVG à 30 %). Une sonde d’entraînement électro-systolique est mise en place par voie veineuse fémorale avec une assistance circulatoire (ECMO artério-veineuse). Au bout de 10 jours la fonction VG s’améliore progressivement et permet l’ablation de l’ECMO. Elle est associée à l’implantation d’un stimulateur cardiaque simple chambre en raison de la persistance d’un BAVC intermittent. Deux jours après, l’évolution est favorable, la fraction d’éjection ventriculaire gauche est calculée à 65 %, les troubles conductifs atrio-ventriculaires régressent.   L’ECG (figure) montre un rythme sinusal, avec présence de troubles conductifs intraventriculaires (aspect d’hémibloc antérieur gauche et complexes QRS élargis, crochetés en précordiales droites). Le traitement médical par bêtabloquant et IEC est arrêté en octobre 2013. Avec 2 ans de recul, aucun trouble rythmique n’a été enregistré. Il n’y a aucune stimulation par le pacemaker. E.B. mène une vie strictement normale. L’IRM cardiaque n’a pas été réalisée du fait de la présence du stimulateur cardiaque. ECG d’entrée.  Chez l’enfant, la survenue brutale d’un bloc atrio-ventriculaire complet acquis est rare et complique le plus souvent une myocardite aiguë infectieuse(1). Les études électro-physiologiques objectivent différents niveaux de blocs sur le faisceau de His et ses branches(2,3). Habituellement, la conduction atrioventriculaire s’améliore, le BAVC est transitoire, régressant en moyenne en une semaine. Des cas de BAVC persistants(4) et de récidive de myocardite(5) ont été décrits. Dans la plupart des études, le taux de persistance du BAVC après guérison est de 20 à 22 %(6). Chez les patients qui récupèrent un rythme sinusal, il persiste parfois des anomalies de la conduction tel qu’un bloc de branche droit ou un bi-bloc et malgré une normalisation complète de l’IRM cardiaque(7). Dans le cas présent, en raison des signes ECG évoquant une atteinte myocardique, une surveillance clinique et paraclinique à long terme est indispensable. 

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