Publié le 16 déc 2012Lecture 2 min
Syndrome d’apnées obstructives du sommeil : de la petite enfance au 3e âge
F. LAVAUD, Hôpital Maison-Blanche, CHU de Reims
Il est connu que le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) est souvent sous-diagnostiqué. En France, une enquête réalisée en 2008 sur plus de 12 200 sujets de plus de 16 ans et effectuée par auto-questionnaire (47,4 % d’hommes) a montré que la prévalence des signes évocateurs de SAOS était de 4,9 % alors que celle du SAOS diagnostiqué par le médecin n’était que de 2,4 %(1).
Cette prévalence était plus importante chez les hommes (7,3 % vs 3,2 %), et sans surprise les signes d’appel étaient plus fréquents dans les groupes à risque, chez les obèses ou les sujets en surpoids, ainsi que chez les hypertendus. Les sujets interrogés ont déclaré avoir bénéficié d’exploration du sommeil dans 2,7 % des cas et chez 15,1 % des sujets avec symptômes évocateurs. Les signes d’appel étaient de 0,9 % chez les 16-24 ans, 3,8 % chez les 25-39 ans, 5,9 % chez les 40-49 ans, 8,1 % chez les 50-59 mais de 5,5 % chez les plus de 60 ans.
Une équipe espagnole(2) s’est intéressée à 939 patients de plus de 65 ans porteurs d’un SAOS. Par rapport à un groupe témoin sans SAOS, le risque relatif de mortalité cardiovasculaire a été évalué à 2,25 dans les SAOS sévères non appareillés alors qu’il n’est que de 0,93 (analyse multivariée) dans le groupe SAOS sévère traité par VPPC (ventilation par pression positive continue) et à 1,38 chez les patients porteurs d’un SAOS plus léger et non sous VPPC. Les conclusions en sont que le SAOS est associé à une mortalité cardiovasculaire élevée chez le sujet âgé comme chez le sujet d’âge moyen. La VPPC correctement utilisée réduirait ce risque de surmortalité.
Dans une autre étude, suédoise, les troubles respiratoires du sommeil (TRS) et le SAOS ont été évalués chez 34 933 enfants ayant une hypertrophie amygdalienne ou des végétations et 23 413 parents atteints de SAOS(3). L’hypothèse était de rechercher un risque familial dans ces pathologies qui touchent respectivement 4 à 11 % et 1 à 4 % des populations pédiatriques. Pour les enfants, 5,7 % avaient eu un diagnostic de SAOS porté lors de leur hospitalisation, 54,1 % étaient des garçons et ils étaient en majorité âgés de 4 à 7 ans. Aucun des enfants inclus n’avait ses deux parents atteints de SAOS, les ratios standardisés d’incidence de SAOS chez les garçons et les filles atteints de SAOS et ayant un des parents atteints de l’affection étaient respectivement de 3,09 (IC95 % : 1,83-4,90) et de 4,46 (IC95 % : 2,68-6,98). Le risque d’hypertrophie amygdalienne ou de végétations était chez les enfants ayant un parent atteint de SAOS de 1,82 chez les garçons et 1,56 chez les filles. Si c’était le père qui était porteur d’un SAOS, le risque chez les garçons d’avoir un SAOS ou une hypertrophie des amygdales ou des végétations était de 1,94, et plus faible, 1,67 lorsque c’était la mère qui était atteinte. Les risques correspondants chez les filles étaient de 1,68 et de 2,01. Ainsi, de nouveaux facteurs de risque se précisent dans le SAOS aux âges extrêmes de la vie, mais justifient des études complémentaires, portant notamment sur des interactions entre hérédité et environnement.
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