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HTA

Publié le 28 nov 2006Lecture 2 min

70% d'hypertendus après 65 ans !

J.-M. HALIMI, hôpital Bretonneau (Tours) et O. Hanon, hôpital Broca (Paris)

La prévalence de l’hypertension artérielle (HTA) augmente avec l’âge et atteint plus de 70 % après 65 ans. En outre, une personne non hypertendue à 65 ans, présente un risque de 90 % de développer une hypertension durant le reste de son existence. Si l’intérêt de la prise en charge de l’HTA de la personne âgée, ou très âgée, est longtemps resté controversé, plusieurs études récentes indiquent un effet bénéfique du traitement antihypertenseur même après 80 ans justifiant ainsi une intervention thérapeutique, en particulier en raison de la prévention des accidents vasculaires cérébraux.

Dans les années 70, l’élévation de la PA avec l’âge était considérée comme un « effet physiologique » du vieillissement, parfois perçu comme souhaitable pour le maintien des débits viscéraux. Depuis 1985, plusieurs essais menés contre placebo ont démontré que le traitement antihypertenseur permet une diminution des principales complications CV liées à l’HTA chez les sujets > 60 ans (tableau 1). Des métaanalyses ont quantifié les bénéfices relatifs liés à la baisse tensionnelle chez l’hypertendu âgé. Elles montrent que les conséquences d’un traitement antihypertenseur chez l'hypertendu âgé sont très favorables. Il est observé une diminution des complications vasculaires cérébrales, des coronaropathies, des épisodes d’insuffisance cardiaque et de la mortalité totale (tableau 2). D’autres travaux ont comparé les différentes classes d’antihypertenseurs entre elles chez des hypertendus > 70 ans (étude STOP2, SCOPE). Leurs résultats soulignent que la prévention des complications CV chez l’hypertendu âgé dépend essentiellement de la baisse tensionnelle induite et non du moyen thérapeutique utilisé pour l’obtenir. Un point essentiel qui caractérise le risque CV du sujet âgé est que pour un risque relatif comparable, le risque absolu est beaucoup plus élevé chez l'hypertendu âgé que chez l'hypertendu jeune. En effet, lorsque les bénéfices du traitement antihypertenseur sont exprimés en bénéfice absolu (différence entre le groupe traité et le groupe témoin), il apparaît que le nombre d’événements CV prévenus est plus important chez l’hypertendu âgé que chez l’hypertendu plus jeune. Ainsi, dans l’étude SYST-EUR (sujets de 70 ans avec une HTA systolique non compliquée), le bénéfice absolu pour la prévention d’un AVC a été de – 5,8 pour 1 000 pa- tients par année de traitement, alors qu’il était de – 1,2 pour 1 000 patients par an dans l’étude MRC (sujets de 50 ans avec une HTA légère non compliquée). Exprimés en « nombre de patients à traiter », les résultats de l’étude SHEP permettent de calculer que pour prévenir un AVC avec le traitement antihypertenseur, il faut traiter 17 hypertendus âgés > 80 ans pendant 5 ans, alors qu'il est nécessaire d'en traiter 83 âgés de 65 ans et 152 âgés de 50 ans pour obtenir le même bénéfice. Ainsi, lorsqu’on traite un hypertendu âgé, le bénéfice à court terme de l’action thérapeutique est beaucoup plus probable que chez un hypertendu de 50 ans chez qui le bénéfice du traitement n'est à envisager qu'à moyen ou long terme.

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