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Coronaires

Publié le 04 sep 2007Lecture 2 min

Maintenir le traitement BASIC : un impact sur le pronostic

F. PHILIPPE, Institut Mutualiste Montsouris, Paris


Le Printemps de la cardiologie
L’acronyme BASIC a été proposé au niveau européen dès 2002 comme moyen mnémotechnique à usage du clinicien en charge de patients coronariens.
Les objectifs étaient :
• d’attirer l’attention du prescripteur sur les 4 grandes classes thérapeutiques ayant démontré chacune individuellement une réduction de la mortalité chez les patients atteints de maladie coronaire : les Bêtabloquants, les Antiagrégants plaquettaires, les Statines, les Inhibiteurs de l’enzyme de conversion (figure) ;
• de rappeler l’importance du Contrôle des facteurs de risque associés : sevrage tabagique, lutte contre la sédentarité et le surpoids, équilibre du diabète ;
• d’optimiser les prescriptions dont les registres démontraient qu’elles étaient encore très insuffisantes en Europe ;
• et finalement d’améliorer la prise en charge et le pronostic de ces patients.

L’observance et la persistance de BASIC Différents registres de prescriptions ont permis d’examiner la pratique de BASIC. Ainsi, en France, le registre PREVENIR 3 réalisé en 2000 a mis en évidence que seule une minorité de patients (moins de 12 %) recevait effectivement les 4 classes thérapeutiques majeures à la sortie de la phase hospitalière. La simple combinaison d’aspirine et de statine n’était alors utilisée que chez 52,8 % des sujets. Si le registre PREVENIR 4, réalisé en 2005, révèle une amélioration de la pratique, avec respectivement près de 50 % sous quadrithérapie et 80 % sous bithérapie aspirine- + statine, il reste néanmoins du chemin à parcourir, ce d’autant que la persistance du traitement à distance de la phase hospitalière est entachée d’abandon. Le registre GRACE révèle ainsi qu’à 6 mois, le taux d’abandon des statines est de 12 % et celui de l’aspirine de 8 %. Parmi les facteurs de non-observance ont été caractérisés : • l’âge plus avancé du patient, • le sexe féminin, • la polymédication, • l’existence d’une comorbidité vasculaire, • l’absence de prescription hospitalière. Apports individuels des composants de BASIC sur la réduction de mortalité. L’impact sur le pronostic Plusieurs registres soulignent la réduction spectaculaire de mortalité observée chez les patients correctement traités comparativement à ceux ayant abandonné leur traitement. Ainsi, dans une étude de cohorte réalisée en Grande-Bretagne, c’est près de 3 décès sur 4 qui peuvent être évités en cas de recours complet à BASIC. De plus, l’interruption des statines ou des antiagrégants plaquettaires est ainsi prédictive d’une mortalité à moyen terme 2 à 3 fois plus élevée.   Des voies d’amélioration La non-observance plusieurs fois pointée du doigt ne concerne pas uniquement celle du patient à la prescription. C’est aussi celle du prescripteur vis-à-vis des recommandations. L’éducation apparaît donc comme un moyen-clé d’amélioration de la prise en charge : - l’éducation des médecins passe par la formation médicale continue et peut trouver des leviers dans l’évaluation des pratiques professionnelles et la mise en place d’indicateurs de performance comme cela a été récemment proposé par la Haute autorité de santé en 2007 pour la certification des établissements prenant en charge les syndromes coronaires aigus ; - l’éducation des patients au travers de différents programmes dont certains ont déjà pu démontrer leur impact favorable, tels ceux coordonnés par des infirmières (EURO-ACTION) ou par des pharmaciens. La mise à disposition d’associations fixes de médicaments de modes d’action complémentaires en prévention cardiovasculaire secondaire peut constituer une avancée dans le sens d’une meilleure observance, comme par exemple l’association aspirine + pravastatine 40 mg. Une telle stratégie a déjà pu démontrer son intérêt dans des domaines aussi variés que l’hypertension artérielle, le diabète ou le SIDA. D'après un débat organisé par les laboratoires Bristol-Myers-Squibb.

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