Publié le 30 sep 2014Lecture 4 min
Cardiostim 2014 - Nice (18-21 juin 2004)
V. PROBST, Centre de référence pour la prise en charge des maladies rythmiques héréditaires, Institut du thorax, CHU de Nantes
Cette année marquait une grande première à Cardiostim puisque pour la première fois le congrès était couplé à celui de l’EHRA. L’affluence ne s’est pas démentie avec plus 5 000 participants et de nombreux exposants.
Ce congrès se caractérise par une grande proximité avec les exposants qui profitent de cette vitrine pour montrer leurs dernières innovations. La présence de nos collègues américains est toujours très remarquée puisque historiquement, et encore actuellement, ils participent largement à la création du programme.
Comme d’habitude, le programme était très riche. Il associait à la fois des séances pratiques sur les questions techniques rencontrées dans différents domaines de la rythmologie, mais également des sessions translationnelles s’intéressant aux nouvelles données scientifiques qui pourraient avoir un intérêt dans la prise en charge des patients. Il est illusoire de vouloir rapporter toutes les données présentées en quelques lignes et celles rapportées ici seront bien évidemment le fruit d’une sélection arbitraire.
La stimulation sans sonde : une voie d’avenir pour le ventricule gauche ?
Tous les industriels travaillent sur le développement des stimulateurs sans sonde. St. Jude Medical semble avoir une certaine avance dans ce domaine et l’étude LEADLESS, actuellement en cours et qui prévoit d’inclure plus de 600 patients, devrait apporter des informations importantes.
The Wireless Cardiac Stimulation System (WICS® de ERB Systems) est un ingénieux système incluant une stimulation sans sonde du ventricule gauche introduite par voie rétrograde aortique et positionnée sur la paroi latérale du ventricule gauche, couplée à un système sous-cutané de détection des QRS permettant de stimuler le ventricule gauche 10 ms après le ventricule droit. Ce système a été testé chez 14 patients pour qui l’implantation d’un système de resynchronisation classique avait été un échec. Douze d’entre eux ont été implantés avec succès. Il y a tout de même eu 3 complications pendant l’implantation, dont un AVC. Affaire à suivre…
Le défibrillateur sous-cutané
Les résultats de l’étude EFFORTLESS, registre multicentrique qui a inclus 472 patients pour un suivi moyen de 558 jours, sont très encourageants puisque 97 % des patients n’avaient pas de complications à 360 jours et que le taux de succès du choc de défibrillation pour les fibrillations ventriculaires induites était de 99,7 %.
Les implantations peuvent être réalisées sous anesthésie locale ce qui jusqu’à récemment représentait encore une limite pratique à la généralisation de cette technique. La possibilité d’associer une stimulation sans sonde au défibrillateur sous-cutané devrait certainement largement participer à populariser cette nouvelle approche dans l’avenir.
La surveillance par télécardiologie dans l’insuffisance cardiaque
L’étude IN-TIME a permis de démontrer que chez les patients implantés d’un stimulateur, soit conventionnel ou avec fonction de resynchronisation, la surveillance par télécardiologie a permis de diminuer la mortalité de 50 %. La détection précoce des accès de fibrillation auriculaire et des pertes de resynchronisation, et donc leur traitement rapide, ont certainement joué un rôle majeur dans la diminution du risque de mortalité dans cette étude. La télécardiologie confirme donc encore une fois tout son intérêt. Il ne reste plus qu’à réussir à enfin convaincre nos autorités de tutelle…
La resynchronisation avec une sonde quadripolaire mieux qu’avec une bipolaire ?
Le sujet est d’actualité et une étude sponsorisée par St. Jude Médical utilisant la base de données Merlin a permis de montrer que les 17 820 patients implantés avec une sonde quadripolaire avaient un taux de mortalité plus faible que les 5 080 implantés avec une sonde bipolaire (5,84 vs 7,14/100 patients par an). Il s’agit d’une étude rétrospective et non d’une étude randomisée donc il faut être prudent sur l’interprétation des résultats, mais ce registre offre des voies d’évaluation intéressantes.
La graisse épicardique favorise la fibrillation auriculaire
C’est encore peu connu mais il apparaît maintenant clair que la quantité de graisse épicardique joue un rôle important sur le risque de développer une fibrillation auriculaire. Cette graisse, loin d’être un tissu passif, joue au contraire un rôle actif sur le plan endocrinien et les facteurs sécrétés interviendraient fortement sur le risque de développement de la fibrillation auriculaire en particulier par le développement de la fibrose.
Les antidotes pour les AOD : ça arrive !
Malgré les débats parfois un peu irrationnels en France sur l’utilisation des nouveaux anticoagulants, ces molécules s’imposent sur le marché et le problème principal qui persiste est l’absence de possibilité de réversion du traitement en cas d’hémorragies ou de gestes à risque hémorragique devant être réalisés en urgence.
L’andexanet alfa est un inhibiteur de l’activité anticoagulante du rivaroxaban. Peu de données sont actuellement disponibles, mais les premières expériences chez l’homme ont montré une efficacité rapide et dose dépendante de cette molécule.
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