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Technologies

Publié le 28 fév 2014Lecture 3 min

La télésurveillance des défibrillateurs automatiques implantables - Un suivi plus efficace avec un coût maîtrisé…

L. GUEDON-MOREAU, S. KACET, CHRU de Lille

La télésurveillance des défibrillateurs automatiques implantables (DAI) est un acte de télémédecine qui est pratiqué depuis plus de 10 ans. Les récentes recommandations 2013 de l’ESC soulignent pour la première fois le bénéfice de la télésurveillance des DAI en classant ce mode de suivi des patients en classe IIa, avec un niveau de preuve A(1). L’étude ECOST a permis de démontrer la sécurité et l’efficacité de ce mode de suivi et sa valeur médico-économique. 

  L’étude ECOST est une étude multicentrique, contrôlée et randomisée, dont l’objectif était d’évaluer la sécurité à long terme de la télésurveillance des DAI grâce au système BIOTRONIK Home Monitoring®, ainsi que son impact économique. Quatre cent trente-trois patients ont été inclus et suivis 27 mois : 221 dans le groupe télésuivi (avec une seule consultation ambulatoire programmée annuellement) et 212 dans le groupe suivi ambulatoire (avec une consultation ambulatoire programmée tous les 6 mois). Sécurité et efficacité démontrées Les principaux résultats de l’étude ECOST(2) ont montré que le télésuivi des patients porteurs de DAI était sûr, puisque non inférieur au suivi conventionnel ambulatoire si l’on considère la proportion de patients ayant eu au moins un événement indésirable grave, défini par les décès de toute cause, les événements indésirables graves cardiovasculaires et ceux liés au défibrillateur. Durant les 27 mois de suivi, la proportion de patients ayant reçu des chocs inappropriés a été réduite de 52 % dans le groupe télésurveillance, et le nombre total de chocs délivrés a été diminué de 71 %. De plus, la télésurveillance a permis une baisse de 76 % des charges des DAI, entraînant ainsi une prolongation de la durée de vie de la pile. Données économiques Le volet économique(3) de l’étude ECOST avait pour objectif de comparer les coûts hospitaliers et ambulatoires des deux stratégies de suivi sur 27 mois. Cette évaluation a reposé sur une méthodologie rigoureuse : un design d’étude contrôlé et randomisé, une bonne définition et une homogénéité de la population étudiée, la fiabilité et l’exhaustivité des sources de recueil des coûts (extraits directement des bases de remboursement de l’Assurance maladie-SNIIRAM) et une durée de suivi longue. Cette analyse a donc permis d’avoir une idée réelle de l’impact économique du télésuivi sur une longue période. Ont ainsi été inclus : - les coûts liés aux hospitalisations cardiovasculaires ; - les coûts ambulatoires associés au suivi des DAI (consultations de contrôle des DAI et transports associés) et les autres coûts ambulatoires (consultations toutes causes, médicaments et procédures cardiovasculaires) ; - les coûts liés au DAI et au système de télétransmission. Une réduction des coûts ambulatoires de 16 % Sur un suivi de 27 mois, alors que les dépenses hospitalières n’ont pas été affectées par la stratégie de suivi, les coûts ambulatoires ont été significativement réduits de 16 % du point de vue de l’Assurance maladie, ce qui représente une économie de 257 euros par patient et par an. De plus, la télésurveillance, en permettant de diminuer le nombre de charges des défibrillateurs a eu un impact positif sur la longévité des piles.   Au total, sur les deux postes budgétaires impactés par la télésurveillance (coûts ambulatoires et coûts associés au DAI), l’économie se chiffre à 494 euros par patient et par an (figure) ou à 315 euros si l’on intègre le remboursement actuel du système de télétransmission. Cette analyse n’a pas pris en compte l’acte de télémédecine, puisque celui-ci n’est toujours pas pris en charge par l’Assurance maladie. L’étude ECOST constitue ainsi la pierre angulaire de la télésurveillance des dispositifs électroniques cardiaques implantables.   Figure 1. Bilan global des coûts par patient et par an (coûts ambulatoires et du DAI) : une économie de 494 euros par patient et par an.

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