Publié le 28 fév 2013Lecture 4 min
XVe International Symposium on Progress in Clinical Pacing : les points forts
W. AMARA, unité de rythmologie, GHI Le Raincy-Montfermeil
S’il est impossible de résumer en une page les présentations d’un congrès tel que celui de Rome, ces quatre courts textes mettent en exergue des éléments pouvant affecter la pratique. Bonne lecture !
Détection de la FA après AVC/AIT cryptogénique par le Holter implantable
D’après la communication de C. Camanini (Imola, Italie)
Cette étude a évalué l’intérêt du Holter implantable dans les suites d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ou accident ischémique transitoire (AIT) inexpliqué.
L’étude a inclus 34 patients (âgés en moyenne de 67 ans) avec un AVC ou AIT inexpliqué, qui ont reçu un Holter implantable. Au cours du suivi de 24 mois (16-32 mois), 12 patients (35 %) ont présenté au moins un épisode d’arythmie. Chez neuf patients (26 %), une FA non connue précédemment a été diagnostiquée. À noter que 8 des 9 patients étaient alors asymptomatiques. La durée de ces épisodes était variable, de 2 minutes à 38 heures. La probabilité de détection de la FA était de 9 % à 1 an et 19 % à 3 ans.
À noter que 5 patients ont été mis sous anticoagulants et 2 patients ont eu une récidive de FA alors qu’ils ne recevaient pas d’anticoagulants. Au cours du suivi, 3 asystolies ont nécessité la pose d’un stimulateur cardiaque et 2 cas de tachycardie ventriculaire ont conduit à la mise en place d’un DAI chez un patient.
Cette étude souligne l’intérêt du Holter implantable dans cette population pour laquelle la recherche étiologique reste une question cruciale.
Sur quel critère choisit-on un DAI ?
Données du registre FIRST
D’après la communication d’A. D’Onofrio (Naples, Italie)
Le registre FIRST, mené entre 2007 et 2009, a inclus 553 patients implantés d’un défibrillateur simple, double ou triple chambre. Son objectif était d’évaluer le pronostic des patients et les pratiques d’implantation avec un suivi de 2 ans.
Les données présentées portaient sur 258 patients âgés en moyenne de 65 ans. Les indications en prévention primaire ou secondaire étaient retrouvées respectivement dans 57 et 43 % des cas.
Concernant les pratiques, on constate que les patients avec un défibrillateur triple chambre avaient une fraction d’éjection plus basse et une indication d’appareillage surtout en prévention primaire. En effet, le ratio prévention primaire/secondaire était < 1 pour les DAI simple et double chambre alors qu’il était de 5 pour les patients implantés d’un défibrillateur triple chambre.
L’ablation de la FA fait mieux que le contrôle de la fréquence dans la FA persistante très prolongée
D’après la communication d’A. Ardashev (Moscou, Russie)
Cette étude a inclus 66 patients présentant une FA persistante prolongée plus d’un an, qui ont bénéficié d’une ablation de la FA et ont été comparés à une population appariée de sujets ayant eu un contrôle de la fréquence ventriculaire. Les patients ablatés, âgés en moyenne de 53 ans, avaient une ablation extensive avec une isolation des 4 veines pulmonaires, une ligne du toit et une ablation des potentiels fragmentés.
À 5 ans, un rythme sinusal était présent chez 91 % des patients du groupe ablation avec un taux de prescription d’antiarythmiques de 27 % et d’anticoagulants de 44 %.
Les taux d’infarctus, d’AVC, d’aggravation de classe NYHA étaient moindres dans le groupe ablation versus contrôle de fréquence (0 % vs 7 % ; 0 % vs 9 % et 6 % vs 25 % respectivement).
Au total, même si ces résultats sont (trop ?) optimistes pour le groupe ablation, ils sont encourageants et méritent d’être confirmés dans de plus grandes séries.
Resynchronisation et cardiopathie ischémique à QRS fins : l’étude Narrow-CRT
D’après la communication de C. Muto (Naples, Italie)
La resynchronisation est indiquée chez les patients ayant une durée de QRS de 120 ms et plus. Pourtant, plus de 10 % des patients resynchronisés en pratique en Europe ont une durée de QRS moindre. Quelle est l’efficacité de la resynchronisation dans cette population ?
Cette étude a inclus des patients ayant une cardiopathie ischémique, une indication de DAI et des QRS < 120 ms mais un asynchronisme intraventriculaire gauche à l’échocardiographie. Les patients ont été randomisés pour recevoir un DAI double ou triple chambre.
Le critère primaire était un critère composite clinique d’insuffisance cardiaque. Le principal critère secondaire était composé des décès et des hospitalisations pour insuffisance cardiaque.
L’étude a inclus 56 patients dans le groupe triple et 55 dans le groupe double chambre, avec une amélioration du critère primaire notée respectivement chez 23 et 9 patients (41 % vs 16 % ; p = 0,004).
Après une durée de suivi médiane de 16 mois, il a été noté dans le groupe triple chambre une tendance à moins d’événements de type décès ou hospitalisations pour insuffisance cardiaque (p = 0,072), et moins d’événements du critère combiné décès ou hospitalisation pour insuffisance cardiaque ou fibrillation ventriculaire (p = 0,016).
En conclusion, cette étude montre l’intérêt de la resynchronisation chez les patients ayant des QRS fins et un asynchronisme échographique.
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