B. CHARBONNEL, Université de Nantes
De nombreuses études récentes sont venues apporter des arguments supplémentaires à opposer à ce type d’allégations, dangereuses si elles étaient suivies. Les deux principales sont le suivi à 10 ans de l’étude VADT et l’étude TECOS. L’étude VADT apporte la démonstration d’un bénéfice cardiovasculaire d’un strict contrôle glycémique, en 5 à 6 ans environ, y compris chez les patients ayant une longue durée de diabète et des complications constituées. L’étude TECOS apporte la démonstration de la sécurité cardiovasculaire, et, au-delà, de la sécurité globale, du DPP4-inhibiteur de référence. Sans parler de l’étude EMPA-REG qui vient de montrer un bénéfice considérable sur le risque de mortalité avec un SGLT2-inhibiteur.
C’est donc en s’appuyant sur de solides arguments scientifiques que l’Académie de Médecine vient, d’une manière heureuse, de condamner l’initiative de ce soi-disant collège, par un communiqué publié dans ce numéro de la revue.
Il y est rappelé les quatre principes essentiels d’une bonne médecine en matière de diabète de type 2 :
1. optimiser la glycémie pour réduire les complications micro- et cardiovasculaires ;
2. prendre en charge les autres facteurs de risque ;
3. rappeler que l’HbA1c est l’indicateur du suivi avec des valeurs cible qu’il convient d’individualiser ;
4. souligner l’intérêt d’avoir une large panoplie de médicaments antidiabétiques pour personnaliser la thérapeutique.
L’Académie rappelle enfin que mettre en doute l’intérêt d’un traitement antidiabétique bien conduit traduit… une grande ignorance : que ce soi-disant collège autoproclamé de généralistes enseignants se le tienne pour dit.
Il est heureux que cette controverse inutile soit maintenant close.
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