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Diabéto-Cardio

Publié le 22 déc 2015Lecture 2 min

La fin heureuse d’une controverse inutile

B. CHARBONNEL, Université de Nantes

Un collège de généralistes enseignants, à vrai dire peu représentatif de la pratique médicale de tous les jours et sans grande légitimité du point de vue scientifique, a ouvert il y a quelques mois une controverse, bien inutile, sur l’intérêt du contrôle glycémique pour prévenir les complications du diabète. Au nom d’une lecture à courte vue des grandes études d’événements, il était conclu, sans nuances, qu’équilibrer la glycémie était au mieux sans intérêt, au pire dangereux au nom des risques (plus supposés qu’argumentés) des médications antidiabétiques.

De nombreuses études récentes sont venues apporter des arguments supplémentaires à opposer à ce type d’allégations, dangereuses si elles étaient suivies. Les deux principales sont le suivi à 10 ans de l’étude VADT et l’étude TECOS. L’étude VADT apporte la démonstration d’un bénéfice cardiovasculaire d’un strict contrôle glycémique, en 5 à 6 ans environ, y compris chez les patients ayant une longue durée de diabète et des complications constituées. L’étude TECOS apporte la démonstration de la sécurité cardiovasculaire, et, au-delà, de la sécurité globale, du DPP4-inhibiteur de référence. Sans parler de l’étude EMPA-REG qui vient de montrer un bénéfice considérable sur le risque de mortalité avec un SGLT2-inhibiteur. C’est donc en s’appuyant sur de solides arguments scientifiques que l’Académie de Médecine vient, d’une manière heureuse, de condamner l’initiative de ce soi-disant collège, par un communiqué publié dans ce numéro de la revue. Il y est rappelé les quatre principes essentiels d’une bonne médecine en matière de diabète de type 2 : 1. optimiser la glycémie pour réduire les complications micro- et cardiovasculaires ; 2. prendre en charge les autres facteurs de risque ; 3. rappeler que l’HbA1c est l’indicateur du suivi avec des valeurs cible qu’il convient d’individualiser ; 4. souligner l’intérêt d’avoir une large panoplie de médicaments antidiabétiques pour personnaliser la thérapeutique. L’Académie rappelle enfin que mettre en doute l’intérêt d’un traitement antidiabétique bien conduit traduit… une grande ignorance : que ce soi-disant collège autoproclamé de généralistes enseignants se le tienne pour dit. Il est heureux que cette controverse inutile soit maintenant close. «Publié dans Diabétologie Pratique  »

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