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Cardiologie générale

Publié le 13 mar 2018Lecture 2 min

Controverse : les enfants apnéiques peuvent-ils bénéficier d’un traitement par pression positive continue ?

Odile SAUVAGET, Le Perreux-sur-Marne

Les complications d’un syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) chez l’enfant justifient une prise en charge thérapeutique adaptée. Á l’inverse de chez l’adulte, le traitement par pression positive continue (PPC) nasale est considéré comme une option de dernier recours après les traitements usuels (perte de poids, adéno-amygdalectomie, traitement orthodontique, rééducation oro-myo-faciale)(1). Ces recommandations restent pourtant discutées.

La PPC pour un SAOS chez l’enfant est-elle utile, dangereuse ou une perte de temps ? Les études divergent. Certaines mettent en avant l’inutilité de la PPC chez l’enfant(2,3) ; d’autres soulignent, à l’inverse, son intérêt et son efficacité dans la stratégie thérapeutique(4,5). A. Andrieux, C. Lamblin, M.-P. Perriol et M. Ellaffi ont mis en commun leurs expériences pour évaluer la faisabilité de la mise en œuvre de la PPC en ambulatoire chez l’enfant. L’objectif principal de ce travail (mené rétrospectivement sur des données cliniques et polysomnographiques de janvier 2013 à février 2017) était de mesurer l’observance de la PPC et son évolution à 1, 3, 6 et 12 mois sur une cohorte de 66 patients âgés de moins de 18 ans, présentant des signes cliniques de troubles respiratoires obstructifs du sommeil, et un index d’apnées obstructives par heures de sommeil (IAHO) moyen de 13,2 ± 11,3/h, après prise en charge ORL adaptée ou en l’absence d’indication chirurgicale envisagée à court terme, avec une instauration de PPC autopilotée (74,2 %) ou en pression fixe, en ambulatoire, avec un masque nasal (98,5 %). Ce recueil d’expérience souligne que l’adhésion initiale à la PPC est très bonne et se maintient dans le temps (> 95 % à 1 an), avec un faible taux d’abandon. Pour le médecin spécialiste qui pose l’indication de la PPC, aucun critère clinique ou polysomnographique initial ne permet de prédire l’observance à court, moyen ou long terme de la PPC. L’analyse des données met ce - pendant en avant une plus forte observance constatée chez les enfants les plus jeunes, au primaire, ceux obèses ou en surpoids et ceux ayant un IAHO de départ plus sévère. Un accompagnement complémentaire en éducation thérapeutique du patient (ETP) ne semble pas impacter l’observance de cette étude. Les auteurs concluent que l’adhésion à un traitement par PPC initié en ambulatoire est forte et prolongée, lorsque sa mise en place a été justifiée et réfléchie. Les résultats de ce travail témoignent également de la tolérance et du bénéfice perçus du traitement par les patients et leurs familles. Ce traitement par PPC, qui se doit d’être transitoire, permet ainsi aux enfants d’améliorer leur fatigue, leur comportement, leur scolarité, etc., le temps de la prise en charge multidisciplinaire adaptée à leur cas (ORL/orthodontie/rééducation oro-myo-faciale/désensibilisation/perte de poids, etc.), à un âge où les troubles du sommeil altèrent le plus l’apprentissage. Proposer la PPC dans le cadre d’un parcours de soins multidisciplinaire adapté à l’enfant, de manière ambulatoire et surveillée, peut ainsi présenter un intérêt thérapeutique majeur à ne pas négliger. "Publié dans Pédiatrie Pratique" D’après la communication de A. Andrieux (pneumo-pédiatre à Bordeaux), C. Lamblin (pneumologue à Lille), M-P. Perriol (neurologue à Valenciennes), M. Ellaffi (pneumoloque à Albi), lors des 9es Journées Pratiques Respiration Sommeil (JPRS) 2017

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