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Cardiologie interventionnelle

Publié le 15 mar 2022Lecture 3 min

Retour sur les temps forts de la cardiologie interventionnelle aux JESFC 2022

Mathieu KERNÉIS, Sorbonne Université, Groupe ACTION, INSERM1166, Département de cardiologie, Hopital Pitié-Salpêtrière, AP-HP

Les Journées européennes de la Société française de cardiologie ont été l’occasion de revenir sur une année riche pour la cardiologie interventionnelle et structurelle, française et européenne. Il peut paraître difficile d’en résumer les temps forts, mais nous pouvons néanmoins en faire ressortir 3 grandes thématiques : le TAVI, la place des explorations fonctionnelles coronaires, et la gestion des antithrombotiques dans les situations à risque ou complexes.

À l'image des faits marquants de l'année 2021, plusieurs sessions ont été consacrées aux dernières recommandations de l’ESC portant sur les maladies valvulaires, et dans lesquelles la place des traitements par voie percutanée devient de plus en plus importante. Celles-ci ont notamment été présentées et expliquées par le chairman des guidelines, A. Vahanian, qui a rappelé les deux grands cadres dans lesquels la prise en charge de ces patients devaient se faire : la heart team et une approche centrée sur le patient. Les nouvelles indications de TAVI ont ainsi été discutées : patients de plus de 75 ans ou présentant un haut risque pour la chirurgie, tout comme les indications de réparation mitrale percutanée chez les patients répondant aux critères d’inclusion de l’étude COAPT. Il a été également discuté lors de plusieurs sessions du congrès les modalités de traitements antithrombotiques dans les suites d’un TAVI, la simple antiagrégation plaquettaire étant préférée à une stratégie double chez les patients n'ayant pas d'indication à une anticoagulation efficace dans les dernières recommandations. La présentation par l'investigateur principal, J.-Ph. Collet, de l'étude française ATLANTIS a notamment nourri le débat, rappelant la non-supériorité de l'apixaban par rapport aux AVK et à la double antiagrégation plaquettaire, avec un profil de sécurité similaire sur les saignements chez les patients traités par TAVI. La cardiologie structurelle non valvulaire était également à l’honneur avec une session riche et pratique sur les procédures de fermeture de FOP (foramen ovale perméable), en présence de J.-L. Mas et de G. Montalescot, mettant en exergue les données à long terme publiées dans le New England Journal of Medicine par Kasner et démontrant le bénéfice de la fermeture de FOP en association à un traitement antiagrégant plaquettaire en comparaison à un traitement par antiagrégant plaquettaire seul chez les patients ayant fait un AVC cryptogénique sur la récidive d’accident ischémique cérébral (figure 1). La maladie coronaire a été également au cœur de nombreuses sessions, qui sont notamment revenues sur l’essai français de l’année et portant sur l’infarctus du myocarde : FLOWER-MI, démontrant qu’une stratégie de revascularisation guidée par angiographie d’une sténose non coupable chez des patients présentant un infarctus du myocarde, n’était pas inférieur à une stratégie de revascularisation guidée par la FFR. Enfin les données de FAME3, présentées par G. Cayla, n’ont pas démontré la non-infériorité d’une stratégie de revascularisation par angioplastie guidée par FFR chez le patient pluritronculaire en comparaison à une stratégie de revascularisation par pontage. Des avances technologiques comme la mesure de la QFR, permettant à partir d’une reconstruction 3D de la coronaire obtenues sur les images agiographiques et de l’analyse du flux, de quantifier de façon fonctionnelle une sténose sans avoir à induire d’hyperémie a été évalué dans l’essai FAVORIII-China en comparaison à une stratégie de revascularisation classique reposant sur l’analyse angiographique. É. Puymirat a présenté les données de l’étude allemande Tomahawk publié par Desch et coll. dans le New England Journal of Medicine en 2021 et portant sur les patients en arrêt cardiaque sans sus-décalage du segment ST. Dans cette population à très haut risque (50 % de mortalité), la coronarographie immédiate n’apportait pas de bénéfice en comparaison à une stratégie élective ou retardée. Les stratégies de traitements anti-thrombotiques ont elles aussi été abordées via la présentation de l’étude MASTER-DAPT qui démontre chez les patients à haut risque de saignements qu’une stratégie de double anti-agrégation plaquettaire de 1 mois n’est pas inférieur à une stratégie de double antiagrégation plaquettaire de 6 mois chez les patients stentés avec un stent ultimaster. Enfin, une session portant sur les stratégies de tra tements antithrombotiques chez les patients ayant un thrombus intraventriculaire gauche ont été présentées par B. Lattuca qui dans une cohorte française retrouve une efficacité similaire des AVK et des AOD dans cette population à très haut risque d’événements ischémiques.

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