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Congrès et symposiums

Publié le 28 nov 2022Lecture 2 min

ESC - Le mot de la fin

Éloi MARIJON ,Hôpital européen Georges-Pompidou, Paris

J'espère que vous avez apprécié ces morceaux choisis du dernier cru ESC, versant arythmies ventriculaires. Nous avons décidé de ne pas vous rapporter les dernières analyses du consortium PROFID (score de risque de mort subite chez les coronariens à FEVG modérément altérée, guidé par l’intelligence artificielle), présentées par le Dr Gerhard Hindricks, pour ne pas vous déprimer ! Décidément, la prédiction de la mort subite reste vraiment délicate… Heureusement que le versant « réanimation » fait mieux avec des taux de survie rapportés de plus en plus élevés (comme rapporté cette semaine : > 90 % de survie à la sortie de l’hôpital chez les jeunes sportifs ≤ 35 ans, pour peu qu’ils aient été massés et défibrillés par le public)(1).

Pas facile de résumer en quelques mots ces recommandations européennes sur la mort subite, mais après quelques semaines de digestion, voici les 5 points qui sont, à mon sens, les plus marquants. 1. Le rôle antiarythmique des médicaments non antiarythmiques est plus que jamais mis en avant et il faut laisser le temps d’agir… Un seul délai à retenir dans ces nouvelles recommandations. Laisser au moins 3 mois aux ventricules pour souffler un peu avant d’envisager l’implantation d’un défibrillateur. 2. Un bond en avant pour la stratégie ablative. Ablation en 1re intention pour la majorité des troubles du rythme ventriculaires récidivants après pose d’un défibrillateur, mais aussi survenant sur cœur sain, l’ablation peut être parfois proposée chez un patient asymptomatique (ex. des patients présentant une charge en ESV > 20 %) et pour la 1re fois l’ablation présentée comme alternative à la pose d’un défibrillateur quand la TV survient sur cardiopathie ischémique ancienne pour peu qu’elle ait été bien tolérée, que la FEVG > 40 %, et que l’ablation ait été efficace… 3. Un pas en avant pour le défibrillateur automatique implantable (DAI). Nous pouvons noter quelques extensions, notamment, moins d’états d’âme en cas de cause potentiellement réversible en prévention secondaire (spasme coronaire, myocardite), indication large dans la sarcoïdose, élargissement à certaines cardiomyopathies non ischémique à FEVG modérément altérée, alignement sur les recommandations nord-américaines pour les NYHA 1 pour peu que FEVG soit ≤ 30 %, extension au FEVG 30-40 % ischémique inductible… cependant, il est maintenant clairement souligné qu’il faut rester raisonnable dans ses indications en cas de comorbidités, en particulier chez le sujet de plus de 75 ans. L’intérêt du défibrillateur ne sera pas significatif chez les patients à risque de mortalité non rythmique importante… 4. Pour la 1re fois, la stratification du risque va audelà de la simple FEVG dans la cardiomyopathie dilatée, avec l’intérêt de l’imagerie en coupe et de la génétique. Les cardiomyopathies sont enfin présentées comme un groupe extrêmement hétérogène, et sous peu ce fourre-tout n’existera probablement plus ! Pour les cardiopathies ischémiques, on ressort la SVP du placard… ! 5. Rappel de l’importance d’obtenir un diagnostic et de s’en donner les moyens en cas de mort subite, arrêt cardiaque récupéré chez le cas index et les apparentés du 1er degré. Bilan simple, mais systématique, prélèvement sanguin (2 tubes EDTA tout simplement) pour éventuelle analyse génétique, et surtout l’importance de l’autopsie. Le problème, c’est que nous n’avons plus grand monde de formé pour faire ces autopsies…

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