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HTA

Publié le 18 sep 2012Lecture 4 min

L'HTA résistante

M. AZIZI, HEGP, Paris

ESH

• Vaclavik (République tchèque) a rapporté les effets de la spironolactone dans l’HTA résistante en fonction de l’âge au cours de l’essai randomisé contrôlé contre placebo ASPIRANT. La baisse de PA a été significativement plus élevée chez les patients d’âge médian ≥ 62 ans (-18,8 ± 13,8 mmHg) après 8 semaines de traitement par spironolactone 25 mg/j que chez les patients de moins de 62 ans (-8,8 ± 16,4 mmHg) (p = 0,045). La baisse de pression pulsée est également plus grande chez les patients âgés de ≥ 62 ans (-11,5 mmHg vs -3,2 mmHg, p = 0,011). En revanche, cette différence n’était pas apparente en MAPA.   • Bombelli (Italie) a étudié la prévalence et les caractéristiques cliniques de l’HTA résistante (HTAR) chez 399 patients hypertendus traités dans l’étude PAMELA qui a comparé la mesure clinique à l’automesure (AMT) et à la MAPA ; 48 (12 %) patients avait une HTAR selon les critères tensionnels cliniques (PA ≥ 140/90 sous trithérapie dont un diurétique). Par rapport aux patients ayant une HTA contrôlée, les patients avec une HTAR étaient plus âgés (63,6 ± 8 vs 60,1 ± 10, p < 0,05), avaient une PA clinique plus élevée (159,4 ± 20/93,0 ± 7 mmHg vs 127,6 ± 6,1 mmHg 8/80,5, p < 0,01), des chiffres en AMT plus élevés (146,1 ± 20/83,4 ± 9 mmHg vs 127,7 ± 16/79 ± 10 mmHg, p < 0,02) comme en MAPA (128,9 ± 13/76,4 ± 7 vs 117,2 ± 9/71,9 ± 6, p < 0,001). La variabilité de la PA des 24 heures était significativement plus importante dans l’HTAR. Les patients HTAR avaient un indice de masse corporelle semblable à ceux ayant une HTA contrôlée. La masse ventriculaire gauche était significativement plus élevée chez les patients HTAR que chez ceux ayant une HTA contrôlée (104 ± 23 vs 94,3 ± 19 g/m2 et 51,2 ± 12 vs 45,5 ± 10 g/m2 ; p < 0,02).     • Strauch (République tchèque) a évalué la prévalence de la non-observance du traitement chez des patients (58 femmes) ayant une HTAR (176 ± 26/99 ± 17 mmHg) à une combinaison d’au moins 3 médicaments antihypertenseurs, dont un diurétique thiazidique (5,5 ± 1,5 antihypertenseurs). Tous les patients ont eu une mesure imprévue des concentrations plasmatiques des médicaments antihypertenseurs par spectrométrie de masse. Chez les patients ambulatoires, 24 % avaient des concentrations de médicaments antihypertenseurs non détectables ; 24 % des patients avaient des concentrations en partie positives et 52 % des patients des concentrations plasmatiques du médicament dans les limites thérapeutiques. Chez les patients hospitalisés, 80 % prenaient tous les médicaments évalués, 10 % des patients avaient des concentrations indétectables et 10 % étaient partiellement positives.   Les facteurs prédictifs de non-observance étaient le sexe féminin, le fait de bénéficier d’une prestation d’invalidité ou d’un congé de longue maladie et un faible niveau d’éducation.   Les antihypertenseurs les moins retrouvés étaient : la doxazosine (57 %), les inhibiteurs calciques (38 %) et les diurétiques thiazidiques (36 %).     • Salvetti (Italie) a évalué la prévalence de l’HTAR avec DFG < 60 ml/min dans une population de patients hypertendus traités ayant un débit de filtration glomérulaire (DFG) < 60 ml/min/1,73 m2 ou une excrétion urinaire d’albumine > 2,5 mg/mmol chez les hommes et > 3,5 mg/mmol chez les femmes. Parmi 3 754 patients (femmes 47 %, âge moyen : 62 ± 11 ans et 38 % diabétiques), la prévalence de l’HTAR était de 7,1 %, soit un chiffre proche de ce qui est observé en population générale. Les patients ayant une HTAR étaient plus âgés et avaient une glycémie, un IMC et des triglycérides plus élevés, et un DFGe faible (59 ± 23 vs 74 ± 24 ml/min/1,73 m2, p < 0,001). La prévalence d’une albuminurie, d’une insuffisance rénale chronique et de l’HVG, marqueurs d’une atteinte des organes cibles, était plus élevée.   • Tsiachris (Grèce) a étudié la prévalence et la valeur prédictive de l’HTAR dans la survenue des maladies cardiovasculaires chez 2 345 hypertendus non compliqués (âgés de 58,1 ± 11 ans) suivis pendant une période médiane de 3,5 ans. Le critère d’évaluation était l’incidence de la maladie coronarienne, de l’AVC, la fibrillation atriale (FA). La prévalence de l’HTAR était de 18,4 %. Les patients avec HTAR étaient plus âgés, avaient un IMC plus élevé ; la prévalence du diabète et de l’HVG était plus élevée. L’incidence de la maladie coronaire était plus significativement élevée chez les patients résistants par rapport aux contrôlés (4,7 vs 2,1 %, p = 0,004), celle de l’AVC (1,9 vs 0,7 %, p = 0,027), de la FA (6,1 vs 2,7 %, p = 0,001) et leur composite aussi (11,9 vs 5,5 %, p = 0,004). En analyse multivariée, la présence d’une HTAR (HR : 1,69, p = 0,006) et l’âge (HR = 1,057, p < 0,001), le sexe masculin (HR 2,14, p < 0,001) et le tabagisme (HR = 1,72, p = 0,007) étaient indépendamment associés à l’incidence du critère composite.   La présence d’une HTAR est associée à une atteinte des organes cibles et à une augmentation du risque de survenue d’une complication cardiovasculaire.

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