Rythmologie et rythmo interventionnelle
Publié le 02 juin 2009Lecture 6 min
Abécédaire à l'usage du clinicien ou comment décrypter le langage du rythmologue ?
G. DUTHOIT, Institut de Cardiologie, GH Pitié-Salpêtrière, Paris
Voici une liste non exhaustive des termes les plus souvent employés par les stimulistes et figurant fréquemment dans le compte-rendu de consultation de pacemaker.
A
• Asynchrone : mode où la stimulation est obligatoire, atriale, ventriculaire ou les deux, sans écoute du rythme sous-jacent. Risque de stimulation dans l’onde T, de torsade de pointes ou de FV chez les patients non stimulodépendants ou présentant des ESV.
• AAI SafeR : stimulation AAI avec sécurité ventriculaire (ELA Sorin Group).
• Asservissement : cf. Capteur.
• Atrialisation : action d’ajouter une sonde atriale à un dispositif simple chambre (dysfonction sinusale).
• ATP = Anti Tachycardia Pacing.
B
• Barbes : système d’ancrage passif grâce à des excroissances de silicone en forme de grappin, appelées également barbillons.
• Blanking : période réfractaire absolue pendant laquelle aucune activité ne peut être écoutée après un spike atrial ou ventriculaire (évite une écoute croisée A-V ou V-A).
• BOL= DDV : début de vie (beginning of life) de la batterie.
• Burst : train de stimulation à cycle fixe visant à interrompre une tachycardie (cf. overdrive et ATP).
C
• Carnet de pacemaker (PM) : véritable carte d’identité du PM. Cf. Suivi du patient implanté.
• CAM : commutation automatique de mode (cf. Repli).
• Charge en FA : pourcentage du temps passé en FA depuis la dernière interrogation du boîtier.
• Capteur : modulateur artificiel de la fréquence cardiaque visant à adapter la FC à l’effort (asservissement). Les plus courants utilisent l’activité (quartz piézoélectriques), un accéléromètre, un gravimètre ou la ventilation-minute (impédance thoracique).
• Compteurs : cf. Statistiques.
• Cross-talk : écoute croisée. Détection d’un événement (télé-onde R) survenant hors de la chambre implantée (oreillette), aboutissant à un comptage double et à un comportement inadapté du PM (repli sur rythme sinusal par ex).
D
• DDD : mode double chambre classique de la nomenclature internationale :
– 1re lettre : cavité(s) stimulée(s) : aucune (O), oreillette (A), ventricule (V), les deux (D) ;
– 2è lettre : cavité(s) détectée(s) : aucune (O), oreillette (A), ventricule (V), les deux (D) ;
– 3è lettre : mode de réponse : aucune (O), inhibé (I), déclenché ou trigger (T), les deux (D) ;
– 4è lettre : programmabilité, essentiellement asservissement à l’effort (R), optionnel ;
– 5è lettre : cavité supplémentaire stimulée : oreillette (A, stimulation biatriale), ventricule (V, stimulation biventriculaire), optionnel.
• DAV, DPV, DVV : délais auriculo-ventriculaire stimulé, détecté, interventriculaire.
E
• ERI = IRE : indice de remplacement électif : correspond pour une batterie donnée à l’impédance interne (PM) ou à la tension (défibrillateurs) définissant l’approche de la fin de vie du boîtier (< 1 an, en général entre 3 et 6 mois résiduels).
• EOL= end-of-life = FDV : période d’épuisement de la batterie où le PM entre dans un mode de « survie », basculant généralement dans un mode économique (VVI), sans possibilité de reprogrammation.
• EGM : électrogrammes (tracés) endocavitaires.
F
• Fréquence magnétique : à chaque marque de PM correspond une fréquence sous aimant qui permet d’éviter de rechercher longuement la marque du boîtier en cas d’oubli du carnet de PM ou d’inaccessibilité (réanimation…). Décroît avec le temps. Moyen simple au cabinet d’apprécier la réserve énergétique de la batterie (cf. tableaux 1 et 2, Suivi du patient implanté).
• FMS : fréquence maximale de suivi.
• Fusions : superposition du spike et du complexe spontané (le PM n’a pas eu le temps de détecter une dépolarisation spontanée) ; sseudo-fusions : le spike survient au début de la dépolarisation mais ne participe pas à la dépolarisation du myocarde ; sseudo-pseudo-fusions (stimulation DDD) : survenue d’un spike atrial lors d’un QRS spontané (ESV, rythme jonctionnel, défaut de détection atriale).
G
• Groupe Français de Stimulation Cardiaque : http//pacingrp.online.fr
H
• Holter : fonctions mémoires.
• Hystérésis (« qui vient plus tard ») : intervalle ajouté à un intervalle de stimulation donné (de fréquence ou de délai AV) afin de favoriser un rythme spontané chez un patient non dépendant.
I
• IRE : cf. ERI
• Impédance (Ohms = Ω)
de pile : résistance interne de la batterie (KΩ). S’élève au cours de sa décharge, résultant en une chute de la tension de sortie ;
de stimulation : < 200 Ω traduit une fuite de courant (lésion de l’isolant) ; > 2000 Ω traduit une fracture de sonde. Plus haute est l’impédance, plus grande sera la longévité de batterie.
• IS-1 : type de connexion internationale standardisée entre sonde et boîtier.
L
• Lithium-iode : interface lithium (anode) – iode (cathode) équipant toutes les batteries de PM. L’impédance interne de la batterie augmente avec son oxydation et la formation d’iodure de lithium.
• Loi d’Ohm : U = RI. U = tension (V), R = résistance (Ω), I = courant (A).
• E = U x I x T = U2 x T / R ; T : durée d’impulsion. L’énergie nécessaire à la dépolarisation est proportionnelle à la tension au carré et à la durée d’impulsion. Il convient donc d’avoir des sondes à haute impédance et de régler la sortie en amplitude et non en durée.
M
• Mémoires : cf. Statistiques.
• MVP : Minimize Ventricular Pacing : mode AAI avec sécurité ventriculaire (Medtronic™).
• Myopotentiels : l’inhibition de PM par surdétection de myopotentiels (figure 2) survient lorsque la détection est unipolaire car le boîtier, accolé au muscle pectoral, constitue l’anode du circuit et recueille l’activité musculaire locale. Programmer dans l’idéal la sensibilité en bipolaire (si sonde bipolaire), un seuil de sensibilité élevé ou, en l’absence de marge suffisante, un mode de stimulation sécurisé (« trigger » : AAT/VVT/DDT).
Figure 2. Surdétection de myopotentiels.
N
• Nominal : réglage d’usine du PM.
O
• Overdrive : stimulation atriale ou ventriculaire à une fréquence supérieure à la fréquence spontanée, permettant de coiffer une extrasystolie atriale ou ventriculaire, voire d’interrompre une tachycardie (macro-réentrée).
P
• Périodes réfractaires (PR), figure 3
PRAPV = PVARP = période réfractaire atriale post-ventriculaire ;
PRVentriculaire ;
PRAT = PR atriale totale = DAV+PRAPV : correspond au point de 2/1 (fréquence maximale).
• Polarité : le seul avantage de la stimulation unipolaire est de mieux visualiser les spikes comparativement à la stimulation bipolaire. La détection bipolaire est de loin supérieure à la détection unipolaire (cf. Myopotentiels). Toutes les sondes actuelles sont bipolaires en dehors de certaines sondes VG (plus fines).
Figure 3. Périodes réfractaires.
R
• Réentrée électronique : tachycardie et PM double chambre chez un patient dont la conduction AV et en particulier rétrograde ventriculo-atriale est préservée, permettant une détection par le PM de l’onde P rétrograde conduite au ventricule. Favorisée par les DAV longs ou les PRAPV courtes. Interrompue par l’application d’un aimant, le raccourcissement du DAV ou l’allongement de la PRAPV.
• Repli : mode de protection contre les tachycardies atriales (VDI ou VDIR) afin d’éviter une stimulation à la FMS. Également repli en DDD en cas de détection de BAV (modes AAI SafeR ou MVP).
• Recall : rappel par le fabricant d’un modèle de sonde ou de boîtier défectueux.
S
• Sensibilité : capacité de détection par le PM de signaux cardiogéniques (mV). Inversement proportionnelle au seuil de sensibilité programmé.
• Seuil : le plus faible stimulus électrique permettant une dépolarisation cardiaque (courant, charge, énergie). Par extension exprimé en V.
• Statistiques : compteurs d’événements permettant d’apprécier le temps passé à stimuler, à détecter, le nombre d’extrasystoles atriales ou ventriculaires, d’épisodes de TV ou de FA depuis la dernière interrogation.
• Stimulodépendance : absence de rythme d’échappement pour une stimulation temporaire en VVI à 30/min.
• Stimulation phrénique ou diaphragmatique : surtout si stimulation unipolaire de l’OD latérale, du plancher du VD, et du VG postérolatéral.
• Surdétection : Détection parasite (télé-onde R (cross-talk), onde T, myopotentiels, interférences).
• Syndrome du pacemaker : 5-10 % des patients appareillés en VVI. Également possible en AAIR. Symptomatologie dominée par la dyspnée (perte de la synchronisation AV, baisse du débit cardiaque, augmentation des pressions de remplissage ventriculaires, notamment en cas de stimulation VVI avec conduction rétrograde 1/1).
T
• Trigger : mode déclenché. Le boîtier réagit à un stimulus (spike atrial ou ventriculaire, stimulation temporaire endocavitaire ou œsophagienne, surdétection de myopotentiels…) en forçant la stimulation. Ceci permet d’éviter une inhibition du PM chez un patient stimulodépendant.
• Télémétrie : permet d’interroger le pacemaker par le biais de la tête de programmation (radiofréquences). Désormais possible à distance (Bluetooth, Télécardiologie).
U
• U = RI (loi d’Ohm). La quantité de courant stockée dans la pile est indiquée en ampère x heure (Ah). Une capacité de 1 Ah permet de délivrer 10 mA pendant 100 heures, 10 µA pendant 100 000 heures, soit 11,4 ans.
V
• VP, VS : Ventricular Pacing, Ventricular Sensing (idem pour l’oreillette : AP, AS)
Vis : électrode distale active de la sonde. Il existe des sondes à vis rétractable et des sondes à vis non rétractables, recouvertes d’un sucre (mannitol) fondant au contact du sang.
Z
Z = symbole de l’impédance (Ohms) de stimulation ou de pile (figure 4).
Figure 4. Impédance de pile.
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