Publié le 05 avr 2005Lecture 2 min
Dyslipidémies : principaux messages
J. CHAPSAL, Paris
Les nouvelles recommandations dans la prise en charge thérapeutique du patient dyslipidémique viennent d’être publiées par l’AFSSAPS dans un communiqué qui met en exergue les principaux messages à retenir.
Le dépistage d’une dyslipidémie repose dorénavant sur l’EAL d’emblée (Exploration d’une Anomalie Lipidique) et le dosage sérique du LDL-cholestérol et non plus sur un taux de cholestérol total complété dans un deuxième temps par un bilan complet si celui-ci est élevé. Les recommandations précisent que « l’abaissement des concentrations sériques de LDL-cholestérol est le meilleur indicateur d’efficacité de la prévention cardio-vasculaire».
Comme on pouvait s’y attendre, on retrouve de nouvelles cibles de LDL-cholestérol, déterminées en fonction de l’état vasculaire et du nombre de facteurs de risque associés.
Chez les patients ayant un risque cardio-vasculaire faible, la prescription d’hypolipémiants n’est pas justifiée et la prise en charge doit reposer sur les règles diététiques. Par contre, chez les patients à risque (tableau), les exigences de l’AFSSAPS sont plus rigoureuses en ce qui concerne le LDL-cholestérol allant d’un LDL-cholestérol < 1,9 g /l en présence d’un facteur de risque à un LDL-cholestérol < 1 g/l en cas d’antécédents de maladie cardio-vasculaire avérée ou de risque équivalent.
La classe thérapeutique retenue en première intention est bien sûr celle des statines. L’AFFSAPS précise que « toutes les statines ont montré un bénéfice sur la morbi-mortalité cardio-vasculaire avec le plus haut niveau de preuve : atorvastatine, fluvastatine, pravastatine et simvastatine ». On ne choisira pas une statine dans les 3 cas suivants :
• intolérance aux statines,
• LDL-cholestérol < 1g/l avec des TG élevés et un HDL-cholestérol bas,
• hypertriglycéridémie sévère isolée > 4g/l.
La règle est de débuter le traitement par la posologie la plus faible et de l’augmenter par la suite en fonction de l’efficacité et de la tolérance. L’utilisation de fortes doses voire d’une association d’hypolipémiants est à envisager au cas par cas et ne doit pas se faire au détriment d’une bonne tolérance et de l’observance du traitement.
L’efficacité maximale du traitement est obtenue en 4 semaines environ et ce n’est qu’après ce délai minimum que l’on pourra juger de l’efficacité du traitement.
La prise en charge d’une dyslipidémie doit être associée à celle des autres facteurs de risque cardio-vasculaire. L’intérêt d’un traitement hypolipémiant adapté avec des objectifs simples et peu nombreux est la clé du succès. La pratique d’exercice physique régulier doit être également instaurée avec la conviction du prescripteur comme celle du patient.
Cardiologie Pratique reviendra en détails sur l’actualisation de ces recommandations avec le commentaire d’un expert.
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