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HTA

Publié le 05 oct 2004Lecture 3 min

HTA : c’est la recherche qui permet les progrès cliniques

S. LAURENT, hôpital européen Georges Pompidou, Paris

La 14e réunion de l’ESH (European Society of Hypertension), a rassemblé 8 049 participants, autour de 27 ateliers, 33 sessions de communications orales et 17 symposiums satellites. Cette affluence record montre bien qu’il s’agit d’un problème majeur de santé publique, et témoigne de l’intérêt porté à l’hypertension artérielle par les spécialistes et généralistes du monde entier. Si près de 80 % des participants étaient originaires d’un pays d’Europe, 10 % venaient des États-Unis et d’Amérique du sud, et le restant d’Asie, d’Australie et d’Afrique.

Un programme digne de l’enjeu Le programme scientifique, dont j’ai assuré la coordination, a été conçu pour offrir des plates-formes de réflexion et de discussion sous forme d’ateliers, des séminaires d’enseignement sous forme de cas pratiques, des mises au point de haut niveau sur des sujets en rapide évolution, et la présentation des travaux de recherche les plus récents. Les symposiums satellites ont permis de mieux cerner les aspects physiopathologiques et pharmacologiques des classes d’antihypertenseurs, avec la présentation des résultats des grands essais cliniques, et de préciser les indications thérapeutiques et la tolérance en conditions d’utilisation courante.   Une approche multidisciplinaire La vitalité de la recherche en hypertension artérielle, qu’elle soit fondamentale ou clinique, tient au caractère pluridisciplinaire des questions qu’elle pose, au croisement des disciplines de cardiologie, néphrologie et neurologie bien sûr, mais aussi d’endocrinologie et diabète, médecine vasculaire, physiologie, pharmacologie, génétique, thérapeutique, épidémiologie et santé publique. Elle tient aussi à l’urgence des réponses à apporter à certains problèmes majeurs comme l’incidence croissante de l’obésité et du diabète de type 2, qui augmentent régulièrement le nombre des hypertendus et aggravent considérablement le retentissement de l’HTA sur les organes cibles, en particulier le rein. Un des nombreux problèmes auxquels nous aurons à faire face est le syndrome métabolique, insuffisamment diagnostiqué et pourtant facteur de risque cardio-vasculaire majeur associé à l’HTA, à l’origine d’une atteinte précoce des organes cibles.   La recherche est à la base des progrès cliniques La médiatisation des résultats des grands essais cliniques, qui rassemble les foules en grand amphithéâtre, ne doit pas faire oublier le travail considérable accompli par les très nombreuses équipes de recherche du monde entier, celles précisément qui apportent la matière scientifique à la réflexion clinique, sans laquelle aucun grand essai clinique ne pourrait voir le jour. Ce fut une des grandes satisfactions de ce congrès de l’ESH 2004 que de voir combles les salles dédiées à ces approches.   Mais la réalité pratique est décevante… Jamais les progrès n’ont été aussi importants dans le domaine de la connaissance des voies biochimiques, cellulaires et moléculaires, impliquées dans le remodelage des organes cibles au cours de l’HTA, et en réponse aux autres facteurs de risque cardio-vasculaires, sources de nouvelles voies thérapeutiques. Jamais nous n’avons eu à notre disposition un si grand nombre de médicaments, en général bien tolérés. Jamais nous n’avons disposé d’autant de résultats d’essais thérapeutiques de bonne qualité méthodologique. Jamais les recommandations internationales n’ont été aussi pragmatiques. Jamais il n’est apparu aussi gratifiant de baisser les chiffres tensionnels, en termes d’accidents cardio-vasculaires évités. Et pourtant… le contrôle de l’HTA reste très insuffisant partout dans le monde, même s’il est meilleur en France qu’ailleurs en Europe : un tiers seulement des hypertendus traités ont une pression artérielle < 140/90 mmHg. Ce sont tous ces aspects que le Comité scientifique d’ESH 2004 a voulu mettre en valeur. J’espère que les participants y auront trouvé à la fois des informations de grande qualité et en auront retiré une motivation supplémentaire pour mieux contrôler l’hypertension artérielle qui représente encore le facteur de risque cardio-vasculaire le plus important dans le monde. Projet MONICA

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