Publié le 22 sep 2009Lecture 3 min
Les traitements non pharmacologiques
M. AZIZI, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris,
ESH
Enquête PNNS
Aidara (France) a rapporté de nouvelles données de l’enquête française du Programme national de nutrition et santé (PNNS). Cette enquête évalue les conséquences tensionnelles des recommandations diététiques qui ont été faites auprès de la population française, entre 2006 et 2007. Au total, 1 951 sujets ont été analysés. Chez les sujets ayant une PA élevée, la consommation de produits laitiers, de fibres et d’aliments riches en céréales complètes était plus basse que chez ceux ayant une PA optimale. Cette observation a aussi été associée à une consommation de boissons alcoolisées plus élevée. Ces relations persistaient après ajustement sur différents facteurs confondants.
Ces résultats confortent la nécessité de poursuivre les efforts de prévention de l’élévation de la PA en prônant une amélioration des habitudes alimentaires.
La voie des LTP
Vanderzander (Pays-Bas) a étudié les effets des lactotripeptides (LTP) sur la PA. En effet, certains LTP, tels que le tripeptide valine-prolyl-proline et isoleucyl-prolyl-proline semblent avoir des effets hypotenseurs variables. Certaines études suggèrent que les LTP générés par fermentation du lait induiraient une baisse de la PA plus importante que les LTP de la caséine du lait produits par hydrolyse enzymatique. De plus, en fonction de la matrice utilisée (lait ou yaourt pasteurisé), les effets seraient différents.
Cette étude a eu pour objectif de tester, au cours d’un essai croisé, différentes formulations de LTP obtenues par fermentation ou hydrolyse enzymatique, ou mélangés à du lait ou des yaourts pasteurisés pour évaluer l’effet tensionnel chez 47 sujets hypertendus qui ont reçu 6 traitements différents, avec 7 jours de sevrage entre chaque période. Les sujets avaient une PA de 148/90 mmHg et aucune des formulations n’a permis de réduire la PA en mesure ambulatoire.
Ces données confortent l’idée actuelle que les LTP n’auraient pas d’effet tensionnel lorsqu’ils sont évalués dans un essai contre placebo et avec MAPA.
Effets de l’exercice physique
Owen (Grande-Bretagne) a réalisé une métaanalyse des essais contrôlés ayant testé l’efficacité de l’exercice isométrique sur la PA au repos. Cette métaanalyse a inclus 4 essais, incluant au total 96 sujets. L’exercice isométrique a réduit la PA systolique de 10,7 mmHg (IC95 % : 7,6-13,8 mmHg) et la PA diastolique de 5,8 mmHg (IC95 % : 3,3-8,3 mmHg).
Un programme simple d’exercices isométriques réalisés en sessions de 10 min peut réduire la PA systolique de 10 mmHg et la PA diastolique de 5 mmHg.
Impact des apports sodés sur les événements vasculaires
Strazzullo (Italie) a évalué l’impact des apports sodés sur les AVC et les maladies cardiovasculaires en réalisant une métaanalyse de différentes études prospectives. Onze études ont été identifiées au cours de cette métaanalyse qui portait sur 16 cohortes. Elles ont inclus 156 697 hommes et femmes suivis pendant 3,5 à 19 ans ; 5 183 AVC et 4 129 événements coronariens sont survenus pendant le suivi. Une consommation sodée élevée a été associée à un excès de risque d’AVC de 26 % (IC95% : 7 %-48 %) et de risque d’accident coronarien de 20 % (IC95 % : -5 % ; +50 %).
Ces résultats sont en faveur de la recommandation internationale de la réduction des apports sodés pour prévenir les accidents cardiovasculaires et cérébraux vasculaires.
Suckling (Angleterre) a évalué l’impact de la réduction des apports sodés chez des patients ayant un diabète de type 1 et de type 2 par une métaanalyse des essais publiés dans le diabète de type 1 (n = 75) et dans le diabète de type 2 (n = 158). Chez les patients ayant un diabète de type 1, une réduction médiane de l’excrétion urinaire de sodium de 200 mmol/24 h (12 g/j ) est associée à une réduction de 7,1/3,3 mmHg de la PA systolique et diastolique. Chez les diabétiques de type 2, une réduction médiane de l’excrétion urinaire de sodium de 130 mmol/ 24 h (7,6 g/j ) s’associe à une réduction de la PA systolique de 6,9 mmHg et de 2,9 mmHg de la pression diastolique.
Cette étude montre que l’on peut obtenir une baisse de PA similaire à celle observée sous traitement antihypertenseur par une réduction des apports sodés, aussi bien chez les patients diabétiques de type 1 et de type 2. Tout patient diabétique devrait recevoir comme recommandation de réduire les apports sodés pour réduire la PA et, ainsi réduire le risque cardiovasculaire et rénal.
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