Publié le 01 oct 2017Lecture 4 min
EHRA Europace Cardiostim 2017
Raphaël MARTINS, CHU de Rennes
Vienne a accueilli 6 200 participants de 90 pays différents. Au total, 1 507 abstracts ont été présentés, ainsi que de nouveaux documents de consensus (https://www.escardio.org/Guidelines/Consensus-and-Position-Papers/Arrhyt...), abordant un large éventail de la rythmologie.
Documents de consensus
Le screening de la FA
Sont ainsi recommandés la prise de pouls ou un ECG chez les plus de 65 ans et un ECG systématique chez les patients de plus de 75 ans ou à risque d’AVC.
La FA infra-clinique
La définition, l’implication et la prise en charge de la FA infra-clinique détectée par les stimulateurs cardiaques/défibrillateurs/Holters implantables ont été clarifiées, notamment l’importance de débuter un traitement anticoagulant en cas de risque thrombo-embolique si la charge en FA dépasse 5 h 30 par jour. Si des épisodes plus brefs sont enregistrés (5-6 min), il est raisonnable de suivre le patient et d’analyser sa charge en FA avant d’initier une anticoagulation au long cours, sauf en cas de risque thrombo-embolique très élevé (antécédent d’AVC).
L’association valvulopathies et FA
Il est enfin dit clairement que le terme « FA valvulaire » ne doit plus être utilisé, et qu’il faut y préférer la classification EHRA (Evaluated Heartvalves Rheumatic or Artificial) définissant le « EHRA type 1 » (sténose mitrale modérée/sévère et valve mécanique), qui sont les seules réelles contre-indications au traitement par AOD et « EHRA type 2 » (insuffisance mitrale, aortique, pulmonaire ou tricuspide, rétrécissement aortique, pulmonaire ou tricuspide, rétrécissement mitral minime, plastie mitrale, bioprothèse valvulaire, TAVI) pour lesquels un traitement par AOD peut être proposé.
D’autres documents de consensus portant sur l’impact de l’HTA sur les arythmies cardiaques, les antiarythmiques, sur les femmes en électrophysiologie et l’exposition aux rayons X, et sur la prise en charge des arythmies chez les patients ayant des cardiopathies congénitales ont été présentés.
Et aussi
Dans le domaine de la resynchronisation, une métaanalyse présentée par A. Kosztin (Budapest) s’est intéressée à analyser l’effet de la CRT chez les patients implantés de novo par rapport à ceux bénéficiant d’une procédure d’upgrade. Au total, 489 568 patients (16 études) ont été inclus, parmi lesquels 468 205 de novo et 21 363 upgrade. La mortalité toutes causes était similaire dans les 2 groupes. Il n’y avait aucune différence significative en ce qui concerne les hospitalisations pour insuffisance cardiaque, l’amélioration de la FEVG, la classe NYHA ou le raccourcissement du QRS ni en termes de complications. Il y a donc un bénéfice similaire sur le remodelage VG et l’amélioration fonctionnelle, et l’up-grade peut être proposé en routine à nos patients éligibles.
Un registre de « vraie vie » portant sur l’ablation de FA sous AOD ininterrompus a été présenté par V. Sawhney (Londres), comparant 597 patients ablatés sous warfarine et 597 sous AOD (67 % rivaroxaban, 28 % apixaban et 5 % dabigatran). Aucun AVC/AIT n’est survenu. Il n’est pas noté de différence en termes de complications (tamponnade, hématome, pseudo-anévrisme, transfusion, paralysie phrénique). Les patients avec tamponnade avaient perdu une quantité équivalente de sang dans les 2 groupes, et bénéficié d’un nombre similaire de transfusion de culots globulaires.
Un registre rétrospectif présenté par A. Breitenstein (Angleterre) a apporté des données de la « vraie vie » sur l’efficacité de l’ablation de tachycardie ventriculaire, qui s’élevait à 78 % à 1 an et 60 % à 4 ans. Les facteurs prédictifs de non-récurrence étaient l’âge jeune, une FEVG plus élevée, la cardiopathie ischémique, et la non-inductibilité en fin de procédure. La mortalité à J30 était de 2,7 % avec un taux de complications faible (point de ponction 1,8 %, tamponnade 3,5 %, BAV 0,5 %, AVC/AIT 0,5 %).
Enfin, L. Fauchier a présenté les résultats d’un registre français multicentrique (regroupant les CHU de Tours, Lille, Brest, Marseille, Grenoble et les Nouvelles Cliniques Nantaises) sur le risque de formation d’un thrombus sur les prothèses de fermeture d’auricule gauche. Le registre a inclus 453 patients (57,7 % Watchman™ de Boston Scientific et 38,4 % Amplatzer™ de St. Jude Medical), avec différentes stratégies de prise en charge antithrombotiques après l’implantation (aucun traitement 8 %, 1 seul antiagrégant 34 %, 2 antiagrégants 24 %, anticoagulants 30 %, anticoagulant et antiagrégant 5 %). Après 11 ± 11 mois de suivi, la mortalité était de 7,3 %, la mortalité cardiovasculaire de 1,3 %, le taux d’AVC ischémique de 3,8 %, d’AIT de 0,4 %, d’hémorragie majeure de 4 %, et de thrombus sur la prothèse de 5,3 %. Les facteurs prédictifs indépendants de formation de thrombus sur la prothèse étaient l’âge et un antécédent embolique alors que la double antiagrégation plaquettaire était protectrice. L’existence d’un thrombus durant le suivi était prédictif de la survenue d’un AVC/AIT. Des études complémentaires seront nécessaires afin de définir la prise en charge antithrombotique optimale après une fermeture d’auricule gauche.
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