Publié le 14 déc 2016Lecture 6 min
DISCO, FRANCE-ABSORB, MITRAGISTER...
P. MOTREFF, R. KONING, H. LE BRETON et P. GUÉRIN
DISCO
P. MOTREFF, PI de DISCO
Le registre MITRAGISTER s’est ouvert aux inclusions le 10 octobre 2016. Une quinzaine de patients ont été inclus à ce jour. Le registre national DISCO, coordonné par le CHU de Clermont-Ferrand, a débuté en Juin 2016. Sur 2 ans, 13 Centres ont déjà inclus 71 des 200 dissections coronaires spontanées (SCAD : spontaneous coronary artery dissection) attendues.
L’objectif de ce travail multicentrique est de rechercher une dysplasie fibromusculaire (DFM) par imagerie non invasive (troncs supra-aortiques, artères rénales et iliaques), une mutation génétique (connue comme favorisant la DFM), dans une population prise en charge pour un hématome ou une dissection coronaire spontanée.
DISCO a aussi pour but de sensibiliser les cardiologues interventionnels à la forte prévalence de la SCAD lors de la survenue d’un SCA « illégitime » (30 % des femmes de moins de 60 ans sans facteurs de risque), de diffuser les signes angiographiques évocateurs, d’inviter à un traitement conservateur en cas de flux préservé et de stabilité clinique. L’évolution est en effet souvent spontanément favorable, confirmée par une nouvelle coronarographie ou coroscanner pratiqué entre 1 et 3 mois. L’imagerie endocoronaire n’est pas indispensable dans DISCO, seulement recommandée en cas de doute diagnostique ou pour guider un geste d’angioplastie imposé par l’instabilité clinique.
Les patients volontaires ayant présenté une SCAD depuis 2010 sont éligibles à DISCO (DISCO rétrospectif 2010-2015, DISCO prospectif 2016 et au-delà). Ils devront se prêter à un dépistage de la DFM par imagerie non invasive et à une prise de sang pour analyse génétique. Quarante- cinq centres participent au registre et d’autres peuvent le rejoindre (observation).
Élodie Chazot, ARC responsable de l’étude et de sa Newsletter (echazot@chu-clermontferrand. fr) est à la disposition des centres qui souhaitent participer.
Merci à tous pour votre implication.
FRANCE-ABSORB, suivi à 1 an, plus que jamais d’actualité !
R. KONING, H. LE BRETON, au nom du bureau du GACI
L’utilisation de stents biorésorbables (BVS) chez des patients sélectionnés avec des lésions spécifiques est une option thérapeutique séduisante à condition qu’il soit démontré que les résultats immédiats et à long terme soient au moins équivalents à ceux obtenus avec les stents actifs de dernière génération.
Le GACI, sous l’égide de la Société française de cardiologie (SFC), a pris très tôt l’initiative d’un large registre national, FRANCE-ABSORB, dont l’objectif est de colliger toutes les procédures réalisées en France avec l’implantation d’au moins un stent BVS.
Le registre a inclus 2 070 patients sur 18 mois (octobre 2014 à avril 2016).
FRANCE-ABSORB est un des plus grands registres concernant le BVS et un des seuls à prévoir un suivi à 5 ans, indispensable pour évaluer les résultats à plus long terme.
Dès mars 2017, un suivi à 1 an sera disponible pour tous les patients dont les premiers résultats seront présentés au PCR 2017.
Compte tenu de l’alerte créée par les résultats d’ABSORB II à 3 ans, avec une incidence de thrombose dans le groupe BVS à 2,8 % comparée à 0 % pour le XIENCE (Lancet 2016), il importe que l’on soit vigilant et nous vous encourageons, comme initialement prévu par le protocole, à assurer au mieux le suivi de tous vos patients ayant bénéficié de l’implantation d’un BVS.
Bon courage !
MITRAGISTER… c’est parti !
P. GUÉRIN, pour l’équipe MITRAGISTER de la SFC
Le registre MITRAGISTER s’est ouvert aux inclusions le 10 octobre 2016. Une quinzaine de patients ont été inclus à ce jour.
Pour rappel, cette étude observationnelle prospective a pour objectif de colliger tous les cas de patients français bénéficiant d’une procédure de réparation percutanée de la valve mitrale par tous dispositifs de réparation de la valve mitrale existants (MitraClip®, néo-cordages, annuloplasties, valve in valve et valve in ring).
Le but de cet observatoire sera d’évaluer la morbi-mortalité à 6, 12 et 24 mois de ces patients présentant une valvulopathie mitrale sévère, contre-indiqués à la chirurgie et non inclus dans le protocole MITRA.fr.
Cette étude comprendra environ 500 patients inclus sur une période de 2 ans. Les inclusions se feront par les centres via un eCRF et les suivis seront réalisés par les attachés de recherche clinique de la Socité française de cardiologie. Une rétribution de 60 € par patient est prévue et sera versée aux centres via des conventions.
Par ailleurs, il faut garder en mémoire que de l’étude MITRAGISTER sera extrait le registre postinscription du MitraClip® (Abbott Vascular) dans son indication bientôt remboursée en France : traitement de la fuite mitrale organique ou primitive contre-indiquée à la chirurgie cardiaque conventionnelle par une heart team. Il est donc obligatoire de renseigner MITRAGISTER pour toute implantation d’un MitraClip® dans cette indication.
Merci pour votre participation active et rigoureuse à MITRAGISTER.
Pour contacter l’équipe MITRAGISTER de la SFC : mitragister@sfcardio.fr ou par téléphone : 01 44 90 70 28 / 29.
Lettre à un ami
P. COMMEAU, Polyclinique Les Fleurs, Ollioules
Étant jeune interne en pneumologie et me destinant à cette spécialité, il m’avait été conseillé de faire un stage en cardiologie pour « apprendre » le cathétérisme droit. Ce que je fis… à reculons !
Et là survint la révélation : la cardiologie « invasive » enseignée par Gilles Grollier.
Gilles, en fin d’internat et déjà destiné à une carrière universitaire, devint un exemple, puis un ami.
Il m’a chaperonné, m’a fait découvrir la cardiologie avec sérieux, abnégation, pugnacité et respect du malade mais toujours dans la bonne humeur et la décontraction.
En 1982, naissait la cardiologie interventionnelle « moderne »… Gilles avait compris que c’était la voie à emprunter. Il dévorait les publications et entrevoyait déjà ce qu’il fallait que nous fassions : fibrinolyse intracoronaire, angioplastie primaire, etc.
Les gardes étaient joyeuses, partagées souvent par plusieurs d’entre nous comme si nous passions une soirée entre amis prompts à s’entraider. Toute l’équipe (médicale et paramédicale) se sentait concernée autour d’un projet médical qui devenait réalité autour de lui.
Son parcours n’a pas été simple, car il était volontariste et gênant pour sa hiérarchie qui comprenait qu’il avait raison mais ne pouvait pas suivre le rythme.
Il a touché le but et fait de son service un phare de la cardiologie régionale et un terrain de formation universitaire reconnu. Il a accueilli de nombreux internes et fellows, tous tombés sous son charme et sa gentillesse. Il a, par la même occasion, formé une multitude de cardiologues interventionnels français et étrangers grâce à un don de l’enseignement hors du commun. Comme si cela ne suffisait pas, il s’est dépensé sans compter pour aller former les cardiologues in situ et soigner des patients indigents partout dans le monde (Moyen-Orient, Asie, Afrique). Il en a payé le prix… L’irradiation incontrôlée et non maîtrisée l’a emporté. Il pensait qu’il devait privilégier sa passion pour la cardiologie interventionnelle plutôt que la crainte des rayons X. Il faut dire que pendant longtemps il n’a pas été aidé par son administration qui préférait sans doute remettre à neuf ses logements de fonction et ses bureaux plutôt que de changer sa salle de coronarographie qui avait près de 20 ans d’âge.
Malgré tout, il a continué à porter haut l’étendard de son établissement, par monts et par vaux et cela tout au long de sa carrière. Cet homme avait un grand cœur. Ni ses malades, ni ses collègues, ni ses amis ne l’oublieront.
Chaque jour, mon cher Gilles, j’ai une pensée pour toi, l’aiguille à la main.
Une pensée aussi pour son épouse et ses deux filles dont il était si fier.
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