Publié le 20 oct 2019Lecture 6 min
Quelle place pour les congrès présentiels ? À propos du GRCI France 2019
Hakim BENAMERa, Jacques MONSEGUb, a. co-Directeur du GRCI, Institut Cardiovasculaire Paris Sud, Massy ; b. co-Directeur du GRCI, Groupe Hospitalier Mutualiste, Grenoble
C’est la rentrée ! L’ESC 2019 est déjà passé avec son lot de bonnes nouvelles, et le dernier quadrimestre de l’année 2019 va être ponctué de plusieurs manifestations et/ou congrès scientifiques. À l’heure où l’information nous arrive via Internet, reste-t-il encore une place pour les congrès présentiels ?
Avant toute chose, quelle chance avonsnous de pratiquer une si belle activité professionnelle, dans un domaine aussi évolutif. La réalité est que nous n’avons jamais le temps de nous ennuyer ! Une innovation en pousse une autre, avec pour objectif une meilleure prise en charge de nos patients en réduisant au maximum le risque de complications. L’observation de l’évolution des techniques nous montre que nous allons vers la simplification, vers le plus intuitif et le moins invasif. Mais il faut garder notre jugement intact et faire en sorte que la technicité ne soit pas la fossoyeuse de notre humanité, âme de notre vocation.
Une histoire de passion
Le contact avec le patient est capital , avant, pendant et après la procédure, garant de cette humanité si fragile dans le milieu hospitalier. Mais ce contact trouve aussi sa place entre les professionnels de santé et aussi avec les professionnels de l’industrie afin d’échanger sur nos pratiques et les perspectives à venir. Voilà pourquoi nous n’avons pas seulement un métier mais bel et bien aussi une passion, une passion qu’il est nécessaire de partager, et particulièrement dans les congrès présentiels, une passion addictive sur laquelle le temps n’a pas de prise.
L’évolution rapide du matériel et des techniques, quoi de plus enthousiasmant, avec pour contrainte la nécessité de se mettre à jour, de se former. Pour ce faire, on peut lire des revues, des articles, des synthèses, mais rien ne remplace une information agrémentée d’expérience, une information qui rehausse les points forts et les points faibles. Une information qui donne vie au petit « p » statistique qui se promène dans les publications.
Les congrès, lieux de partage et communication
Le congrès est un écrin privilégié pour recevoir et partager les nouveautés, assurer ses premiers pas dans une technique, conforter son expérience ou critiquer certaines pratiques. Une chose importante, dans un congrès l’information arrive même à celui qui ne la cherche pas. En effet, dans nos lectures, on reste souvent dans notre zone de confort alors que dans une session de congrès, il y a toujours un moment où l’on voyage, où notre curiosité est excitée et nos certitudes ébranlées… Il est donc capital de participer aux congrès et d’assister à des sessions plus transversales si l’on souhaite surfer sur la vague du progrès, qui, en cardiologie interventionnelle, est généreuse. Comment faire passer les messages ? Certains parleraient d’art de la communication, au GRCI nous préférons l’art du partage, de pair à pair, dans la transversalité, le compagnonnage, un peu comme dans l’art de la gastronomie, de bons ingrédients, une bonne technique et surtout une furieuse envie de partager et de faire plaisir.
Alors comment mettre en valeur cette notion bilatérale du partage ? En livrant son expérience et en tenant compte de celle des confrères grâce à l’interactivité, l’une des clés de voûte de notre manifestation où nous avons depuis toujours banni la langue de bois. Dans une discussion entre les animateurs d’une session et l’assistance, en faisant circuler la parole sans transition, sans passer par un intermédiaire, même pas pour passer le micro. Comme la fièvre antidogme, cette confraternité constitue l’âme du groupe du GRCI. Ainsi en son sein, il existe une véritable soif de communiquer et d’appréhender l’information médicale dans toute sa complexité, et surtout à chaque fois de se demander si l’on n’a pas oublié un aspect de l’information.
Que vous apportera le GRCI France 2019 ?
• 10 sessions médicales plénières dont les thématiques collent à l’actualité de l’année et qui seront accompagnées d’un live (GHM de Grenoble et CHU Henri Mondor de Créteil).
• 9 sessions parallèles pour aller encore plus loin dans la thématique.
• 3 sessions focus pour encore plus de spécificité dans la technique et le matériel.
• Les différents acteurs doivent aussi trouver leur place avec 4 sessions paramédicales et une session mixte médicale-paramédicale.
• Si vous voulez vraiment décortiquer la procédure étape par étape, rejoignez une session pédagogique pour y trouver une information comme dans un tutoriel.
• Une place est aussi laissée aux équipes ayant soit publié des travaux intéressants qui rejoindront la session pubmed, ou ayant envie de partager un dossier complexe ou original dans les sessions cas cliniques.
• « Au fait, j’ai un cas vraiment difficile, je ne sais pas comment m’en sortir », et bien proposez-le à la session staff : on réunit les meilleurs experts, on donnera notre avis et vous déciderez.
Objectif éducation
En fait, on voit bien que pour un même sujet, la variété des sessions d’un congrès permet d’en sculpter les contours. Chaque type de session est un nouvel angle de vision tourné vers l’éducation. Il faut aussi que dans cet espace, l’industrie avec qui nous travaillons, nous donne sa vision éducationnelle et du partage d’information. C’est dans les sessions parrainées que d’autres formes d’échanges se déploient. Le congrès présentiel est aussi un lieu de rencontres où l’on revoit ses anciens collègues, ses anciens fellows ou plus exactement ses anciens compagnons que nous avons eu le plaisir de former et qui aujourd’hui nous enrichissent de leur propre expérience. Nous partageons aussi des moments privilégiés avec des groupes amis souvent étrangers qui nous apportent une vision parfois différente de notre métier. Comment faire quand on travaille dans un autre système de santé ? C’est aussi un moment privilégié pour mettre au point les prochaines études ou les sessions de formation dans les salles de cathétérisme comme le proctoring. Enfin, c’est aussi une tribune pour notre groupe représentatif du GACI avec une session où le président donne les dernières nouvelles et met en perspective les projets et les prochaines mesures réglementaires.
Une démarche personnelle, réfléchie et volontaire
Pour que le succès d’un congrès soit complet, il faut aussi de la part des professionnels intéressés, une démarche active, volontariste et indépendante de l’industrie. En effet, comme nous le savons tous, la législation a changé. Le futur congressiste doit faire une demande d’inscription sur notre site Internet, et pas simplement en donnant son accord oral à celui qui le sollicite. Il recevra ensuite la confirmation de son inscription après une analyse rapide du dossier. Désormais, chaque partenaire de l’industrie verse une participation alimentant un fond géré par le GRCI qui s’efforce de répondre positivement à toutes les demandes.
Ainsi, conformément à la nouvelle législation, il n’existe plus de lien direct avec l’industrie pour s’inscrire à un congrès. Cette démarche doit être personnelle, réfléchie et volontaire. Elle peut aussi entrer dans le cadre de la formation professionnelle qui est due à tous les professionnels de santé par son employeur. La formation est une chose importante qui devrait être de plus en plus encadrée, et elle se doit d’être indépendante. Même si cela n’est pas encore parfait, ce fond de participation permet une certaine autonomie vis-à-vis de l’industrie. Là encore, cette indépendance va être de plus en plus contrôlée, même si très clairement, sans l’industrie, pas de congrès, avec pour conséquence l’effondrement d’un pilier fondamental de notre formation.
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