Publié le 15 oct 2022Lecture 2 min
Et à long terme ça donne quoi ?
Jimmy DAVAINE, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris
Les suites après chirurgie d’anévrisme thoracoabdominal (ATA) de type 4 dans certaines séries sont bonnes et la survie à 5 ans estimée à plus de 60 %. Néanmoins, peu de données sont disponibles sur la durabilité du geste et la nécessité de reprises pour autres localisations aortiques. Ce travail s’intéresse aux complications liées à la prothèse et aux réinterventions sur le reste de l’aorte. À lire avec les données endovasculaires en arrière-plan.
Méthode
Analyse rétrospective monocentrique sur 27 ans de 1989 à 2015 incluant 233 patients opérés d’un ATA 4. Les événements liés à la prothèse et ceux liés au reste de l’aorte étaient recensés au cours du suivi.
Résultats
La mortalité précoce était de 3 % soit 7 patients. L’âge moyen au moment de la chirurgie était de 72 ans et le suivi moyen de 4,3 ans. On notait 2 % (5) de paraplégie et 7 % (16) d’insuffisance rénale aiguë. Après environ 2 ans de suivi :
– 17 événements étaient liés à la prothèse soit 8 % : 10 occlusions d’artères rénales, 5 anévrismes anastomotiques, 1 fistule aortocave ;
– 19 événements aortiques (8 %) étaient recensés (autre localisation entre autres).
L’étude n’a pas identifié de facteur prédictif d’événements futurs liés à la prothèse en analyse multivariée. Les taux de survie sans réintervention à 1 et 5 ans étaient respectivement de 96 % et 86 % et la mortalité tardive liée à l’aorte était de 2 %.
Discussion
La mortalité après chirurgie ouverte des ATA 4 est proche de celle des anévrismes de l’aorte abdominale dans les centres experts. Cette série montre un taux d’événements tardifs de 8 % en lien avec la prothèse et de 8 % en lien avec des réinterventions aortiques, l’ensemble survenant dans les 3 ans. Les auteurs sont confortés dans une attitude « exhaustive » du traitement des anévrismes complexes étant donné le faible risque de réintervention. La connaissance de ces données est essentielle pour mieux proposer une technique ouverte ou endovasculaire aux patients.
Latz CA et al. J Vasc Surg 2019 ; 69(3) : 661-70.
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