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Congrès et symposiums

Publié le 14 jan 2016Lecture 6 min

CNCH - Les points clés du congrès

W. AMARA, Service de cardiologie, GHI Le Raincy-Montfermeil

Le congrès du CNCH, qui s’est tenu à Paris les 19 et 20 novembre derniers, a rejoint la Société française de cardiologie (SFC) qui a créé en son sein des collèges.
Le CNCH, représentant du mode d’exercice en centre hospitalier, ESPIC et militaire, retrouve ainsi une représentation au sein de la SFC. Saluons en cela les deux présidents sortants Simon Cattan pour le CNCH et Yves Juillière pour la SFC d’avoir œuvré à réussir ce projet. La présidence du CNCH est assurée maintenant par le Dr Patrick Jourdain. Quant au congrès, il est impossible de résumer deux jours entiers de sessions.
Un des musts du congrès est la présentation de sessions consacrées à la « vie des services ». Sera traité dans cet article la session recherche qui montre le dynamisme des centres hospitaliers dans la recherche en France.

Vie des services : ce que va changer l’arrivée des GHT   Au cours du congrès du CNCH, une des sessions a été consacrée aux nouveautés en termes de projet de loi de santé et de groupements hospitaliers de territoire (GHT). Le Dr Francis Fellinger en a abordé les points clés. La nouvelle loi de santé intervient avec des propositions de mise en œuvre de la stratégie nationale de santé à 5 titres : - prévention et promotion de la santé ; - faciliter au quotidien le parcours de santé ; - innover pour garantir la pérennité du système ; - renforcer l’efficacité des politiques publiques et de la démocratie sanitaire ; - mesures de simplification diverses. Des modalités de coopération sanitaire sont mises en œuvre et renforcées et comportent les GHT et les GCS (groupements de coopération sanitaire). Les relations entre praticiens sont renforcées et comportent le DMP, dossier médical partagé, sous l’égide de l’Assurance maladie, la mise en place des lettres d’admission et de sortie, et le partage d’information en équipe élargie. L’exercice des praticiens hospitaliers est amené à évoluer avec la mise en place des conseils supérieurs médicaux, pharmaceutiques, odontologiques et maïeutiques des EPS, la mise en place d’un statut de praticien hospitalier remplaçant temporaire et le renforcement du DPC. Ce que dit le projet de santé à propos de l’hôpital est en fait basé sur un texte qui concerne assez peu l’hôpital car ce n’est pas son objet principal, mais le texte conforte et amplifie les réformes précédentes sur 4 axes : - organisation interne des hôpitaux publics (gouvernance, pôles, gestion et système d’information, etc.) ; - territorialité (ARS, organisation des coopérations avec les GHT, restructuration des hôpitaux, etc.) ; - adaptation des modes d’exercice (développement du 1 recours, ambulatoire…) ; - financement avec la progressive intégration de la logique de parcours. Un objectif constant persiste toute fois : délivrer des soins appropriés de qualité conforme aux bonnes pratiques et homogènes sur tout le territoire. Au final, le projet de santé est donc un élément de stabilité dans le paysage, ce dont l’hôpital a besoin pour continuer, comme par le passé, à s’adapter au progrès scientifique et à l’évolution de notre société. Dans le nouveau projet de loi, l’hôpital se voit doté d’une responsabilité nouvelle vis-à-vis de son territoire au travers de l’article rendant obligatoires les GHT qui permettront la mutualisation de certaines activités comme par exemple les systèmes d’information, la formation initiale ou les fonctions supports, telles que les achats. Désormais, sur un même territoire, les établissements porteront un projet médical commun. Frédéric Martineau de la DGOS a abordé plus en détails la question des GHT qui est en plein dans l’actualité. Il a fourni une boîte à outils de mise en place des GHT. Elle passe par un projet médical partagé, des conventions constitutives et d’association, une convergence des systèmes d’information, une convergence pour les achats, une trame d’association entre les GHT et le CHU et une coordination pour la formation et le DPC (tableau). Au total, la mise en place en cours des GHT dans le cadre de la loi de santé va radicalement modifier l’organisation des services hospitaliers et mettre en place une collaboration hospitalière et une coordination plus large à tous les étages de l’hôpital.   La recherche clinique   La moisson était riche cette année en études menées, présentées ou publiées et issues des centres CNCH. En témoigne donc la richesse de la session recherche du congrès animée par les Drs Loïc Belle (CH d’Annecy) et Jean-Louis Georges (CHC de Versailles). Les études réalisées sont OFSETT, RAY’ACT, SETAM et l’étude des connaissances des patients sous anticoagulants. L’étude OFSETT a été publiée dans Archives of CardioVascular Diseases. L’analyse a porté sur 117 patients présentant un syndrome de Takotsubo. Elle a été réalisée dans des centres hospitaliers uniquement. L’étude RAY’ACT a été menée en 2011 et a analysé les données d’irradiation de 35 257 coronarographies et 28 604 angioplasties menées dans 48 centres en 2010. L’étude RAY’ACT2 a analysé les paramètres de 48 547 coronarographies et 40 026 angioplasties menées en 2013 qui ont également été analysées en rétrospectif. Ce travail rétrospectif coordonné par le Dr Jean-Louis Georges a conclu qu’entre 2010 et 2013, une réduction significative de 20 à 30 % a été observée concernant les niveaux médians et de référence (3e quartile) pour les principaux paramètres d’irradiation, incluant le DAP, le total Aur Kerma, que ce soit pour les procédures diagnostiques ou d’angioplastie. Cette réduction a été associée à une meilleure utilisation des méthodes d’optimisation de l’irradiation dans les salles de cathétérisme. Le Groupe de rythmologie du CNCH, coordonné par Walid Amara a mené une enquête européenne conjointe avec le groupe EHRA (European Heart Rhythm Association). L’enquête portait sur les connaissances des patients sous anticoagulants pour une FA. Cette étude a été publiée dans Europace. Des études sont en cours ou sur le point de démarrer. C’est le cas de l’étude TEA-TOAST, CRIMINAL, BIOFLOW III, ainsi que l’étude AMPER-AF. L’étude TEA-TOAST étudie l’apport de l’échographie transœsophagienne pour optimiser le traitement antithrombotique en cas d’AVC ischémique. L’étude TEA-TOAST est une étude prospective multicentrique (27 centres) de soins courants et qui va inclure des patients hospitalisés pour un AVC ischémique ou un AIT (diagnostic de certitude ou de très forte probabilité et devant bénéficier d’une ETT et d’une ETO. Il est prévu d’inclure 1 500 patients sur 2 ans. À noter que 1 310 inclusions ont été effectuées au 15 novembre 2015. L’étude CRIMINAL a comme investigateur principal Pierre Leddet (CH de Hagueneau). Elle étudie l’apport de l’IRM cardiaque dans le diagnostic des douleurs thoraciques avec élévation de la troponine en l’absence de sténose coronaire significative. Pour le moment, dans l’étude CRIMINAL, 77 patients ont été inclus dont 44 ont eu une IRM cardiaque et 13 sont en attente. L’étude BIOFLOW III est une sous-étude de l’étude du même nom menée au niveau international. Elle étudie la fréquence des événements coronariens ischémiques entre 3 et 6- 12 mois chez les patients ayant 3 mois de double antiagrégation plaquettaire après la pose d’un stent actif Orsiro de Biotronik. L’étude AMPER-AF est une étude évaluant le devenir des patients ayant une procédure de rythmologie (PM/DAI/ablation/ CEE) alors qu’ils sont ou étaient sous apixaban. Cette étude a pour objectif primaire de décrire les caractéristiques cliniques et la gestion clinique des patients ayant une de ces procédures de rythmologie alors qu’ils sont ou ont été sous apixaban et comme objectif secondaire d’évaluer les complications hémorragiques et ischémiques dans les 30 jours qui suivent la procédure. Cette étude prévoit d’inclure 800 patients sur 24 mois. D’autres études ont également été menées par des centres hospitaliers. C’est le cas de l’étude D-DIMÈRES pilotée par le CH de la Rochelle. L’objectif principal de l’étude est de comparer la performance diagnostique du score de CHADS2 à celle d’un score combiné associant les données cliniques composant le score de CHADS2 et la valeur des D-dimères sériques. Le critère de jugement principal est la présence d’un thrombus en ETO. L’étude a inclus 2 223 patients à ce jour. Les inclusions se poursuivent avec une fin d’étude prochaine. L’étude STIM TAVI dont l’investigateur principal est le Dr Didier Irles du CH d’Annecy est une étude observationnelle multicentrique. Son objectif est de valider les implantations de PM après TAVI en utilisant le mode AAI SafeR des PM Sorin. Elle porte sur les patients implantés d’un PM pendant l’hospitalisation pour la procédure de TAVI en rythme sinusal sans indication de resynchronisation, implantés d’un PM Sorin avec réglage en AAI SafeR. Au total, 250 patients, suivis pendant 1 an sont prévus avec une durée d’étude de 2 ans. Un dernier message : rendez-vous en novembre 2016 pour un nouveau congrès du CNCH !

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