Publié le 15 sep 2021Lecture 2 min
Le diabète de type 2 expose à un risque accru de complications après intervention sur la carotide
Patrice DARMON, Marseille
Plusieurs études ont montré que le risque de mortalité après pontage coronarien est majoré chez les patients diabétiques versus non diabétiques, mais il n’existe à ce jour que très peu de travaux — souvent contradictoires — visant à comparer le pronostic à court et à long terme après intervention sur la carotide (endartériectomie ou pose de stent) chez les patients présentant ou non un diabète. C’est tout l’objectif de cette étude observationnelle rétrospective menée en Suède à partir de données issues de registres nationaux.
Les auteurs ont pu identifier 5 503 patients ayant bénéficié d’une intervention sur la carotide entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2015 parmi lesquels 1 341 (24,9 %) présentaient un diabète de type 2 (DT2). Très majoritairement, il s’agissait de sténoses symptomatiques (88,6 % chez les patients non diabétiques vs 89 % chez les patients diabétiques) traitées quasiment toujours par endartériectomie (95,9 % des cas chez les patients non diabétiques vs 94,6 % chez les patients diabétiques). À l’inclusion, si l’âge moyen était comparable entre les deux groupes (72 ans), on retrouvait une proportion plus importante de femmes (33 % vs 28 %) et de fumeurs (26 % vs 20 %) chez les patients non diabétiques tandis que les comorbidités cardiovasculaires ainsi que le recours aux traitements cardioprotecteurs étaient plus fréquents chez les patients diabétiques.
À 30 jours post-intervention, il existe une majoration du risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) chez les patients DT2 (3,7 % vs 2,3 % ; HR non ajusté 1,35 [IC95% 1,17-2,32]) alors que le risque de décès est comparable entre les deux groupes (0,7 % vs 0,7 % ; HR non ajusté 1,00 ([IC95% 0,49-2,04]). Au terme d’un suivi médian de 4,3 ans (pour les patients DT2) ou de 4,6 ans (pour les non diabétiques) et après ajustement selon un score de propension permettant de limiter l’impact des différences entre les groupes à l’inclusion, les patients DT2 sont exposés à une augmentation significative du risque d’AVC (35,7 vs 25,1 pour 1 000 patients-années ; HR 1,27 [IC95% 1,05-1,54]), de MACE 3 points (135,0 vs 82,7 pour 1 000 patients-années ; HR 1,21 ([IC95% 1,08-1,35]), de décès d’origine cardiovasculaire (15,0 vs 8,3 pour 1 000 patients-années ; HR 1,60 ([IC95% 1,20-2,12]) et de décès toutes causes confondues (54,5 vs 37,4 pour 1 000 patients-années ; HR 1,27 ([IC95% 1,10-1,47]).
En dépit de limites méthodologiques inhérentes à son caractère observationnel et rétrospectif, cette étude démontre que le DT2 expose à un risque accru de complications à court et à long terme après intervention sur la carotide. Cela ne remet pas en cause le caractère favorable du rapport bénéfices-risques d’une telle intervention lorsque l’indication est posée, mais doit plutôt nous inciter à trouver des pistes pour la rendre plus sûre encore chez nos patients DT2.
Publié par Diabétologie Pratique
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