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HTA

Publié le 18 oct 2005Lecture 4 min

Automesure et MAPA - Considérations techniques

F. DIÉVART, Clinique Villette, Dunkerque

Cet article fait le point sur les avantages et inconvénients de l’automesure (tableau 1) et de la mesure ambulatoire de la pression artérielle (MAPA) (tableau 2).

          L'automesure Les modalités d’utilisation de l’automesure tensionnelle ont été proposées par le Comité français de lutte contre l’HTA (encadré). La pratique de l’automesure de pression artérielle repose sur la règle dite « des 3 » : le patient doit effectuer 3 mesures consécutives en position assise le matin et le soir, pendant 3 jours et en période d’activité habituelle. L’appareil doit être utilisé en position assise, le matin avant le petit-déjeuner, puis le soir entre le dîner et le coucher en réalisant une série de trois mesures consécutives en quelques minutes. Le relevé d’automesure doit être fait pendant 3 jours, quelques jours avant la consultation médicale. L’automesure doit être effectuée avec un appareil validé par l’Afssaps. La mesure à l’artère humérale est préférable à la mesure au poignet et la mesure digitale doit être évitée. Les valeurs de pression artérielle dites « normales » pour l’automesure sont plus basses que celles dites « normales » obtenues au cabinet médical avec un manomètre à mercure. De ce fait, le seuil définissant l’hypertension artérielle lorsque la mesure de la pression artérielle repose sur l’automesure est plus bas : l’équivalent pour un seuil de 140/90 mmHg au cabinet médical est (moyenne des mesures) de 135/85 mmHg (on remarquera que la mesure est fournie avec comme unité le mmHg alors qu’il ne s’agit que d’un équivalent).   La MAPA La MAPA est une technique spécialisée, validée et nécessitant un contrôle régulier de qualité.   Contrôler la mesure de l’appareil Pour évaluer la fiabilité de son système de mesure ambulatoire de pression artérielle, le médecin devrait régulièrement effectuer une double mesure de pression au moyen d’un connecteur en Y : • une mesure est faite par l’appareil automatique, • l’autre avec un sphygmomanomètre correctement étalonné. L’appareil de mesure ambulatoire est jugé comme valide si la différence entre les deux mesures simultanées est < 5 mmHg.   Patients en activité La pratique de la mesure ambulatoire est préférable, lorsque cela est le cas, lors d’une période d’activité professionnelle, plutôt que lors d’une période de repos, la corrélation avec le risque d’atteinte d’un organe cible est alors plus élevée. Le patient à qui est proposée une mesure ambulatoire de pression artérielle doit être informé des modalités de la mesure, et il doit lui être fourni un papier permettant d’établir son journal en colligeant les horaires de ses périodes de sommeil et de veille, ses activités, ses symptômes et l’horaire de la prise de ses médicaments, le cas échéant. Il doit savoir que le bras sur lequel est appliqué le brassard doit rester immobile durant le temps des mesures, c’est-à-dire depuis que le brassard gonfle, jusqu’à son dégonflement complet.   Les limites Quelques patients estiment que le gonflement du brassard n’est pas tolérable, notamment ceux qui ont une pression artérielle élevée, ou des mesures trop fréquentes. Tous les patients devraient donc avoir un numéro de téléphone afin d’être conseillés sur l’attitude à adopter en cas de mesures mal tolérées. Il est alors souvent prudent d’indiquer au patient de retirer l’appareillage, sans qu’il oublie d’en couper l’alimentation afin d’éviter des gonflements à vide qui risquent d’endommager le brassard. En général, la mesure ambulatoire de la pression artérielle n’est pas adaptée chez les patients effectuant des exercices physiques et chez ceux ayant une fibrillation auriculaire. La mesure de la pression peut aussi parfois être difficile chez certains patients : patients ayant un bras de type conique, patients ayant un tremblement, un pouls faible ou irrégulier. La plupart des appareils sont maintenant programmés pour effectuer des mesures additionnelles lorsque sont enregistrées des mesures avec artefacts, ce qui peut rendre la technique encore moins bien tolérée, notamment chez des patients où la qualité de l’enregistrement est déjà aléatoire. Il est donc admis que l’interprétation d’une mesure ambulatoire de pression artérielle n’est pas fiable lorsque le taux de succès des mesures est < 85 %. L’interprétation de la mesure doit inclure la moyenne journalière de la pression artérielle, la moyenne diurne et la moyenne des 24 heures et prendre en compte les activités du patient et ses horaires de prises de médicaments. Le sujet doit donc, pendant une mesure ambulatoire de pression artérielle tenir un journal rapportant ces éléments. Le rapport de mesure ambulatoire de pression artérielle doit aussi fournir la charge tensionnelle des 24 heures, c’est-à-dire le pourcentage de mesures tensionnelles situé au-dessus de la courbe des valeurs normales, durant la journée et la nuit.   En pratique   La mesure ambulatoire de pression artérielle doit être effectuée avec un appareil validé et régulièrement contrôlé. Les valeurs dites normales de la pression artérielle recueillie par mesure ambulatoire sont plus basses que celle définies au cabinet médical : en considérant l’équivalent 140/90 mmHg en mesure au cabinet médical, la normale de la pression artérielle recueillie chez un adulte en mesure ambulatoire est : - < 135/85 mmHg, sur la moyenne des mesures prises en période d’éveil ; - < 120/75 mmHg sur la moyenne des mesures prises en période de sommeil ; - < 130/80 mmHg sur la moyenne des mesures prises durant 24 heures.      

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