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Coronaires

Publié le 11 sep 2007Lecture 2 min

Rupture cardiaque postinfarctus sans diagnostic d'infarctus

J.-L. AUFFRAY, B. LARRUE, A. REGNAULT et P.-V. ENNEZAT, CHRU de Lille

Madame P., âgée de 83 ans, hypertendue traitée par nicardipine (Loxen®) et pirétanide (Eurélix®), perd connaissance brutalement au cours du dîner, la tête tombant dans l’assiette. Elle décrit une douleur dorsale peu avant la syncope. L’équipe médicale du SAMU retrouve une patiente en état de choc avec une pression artérielle systolique à 60 mmHg. La tension artérielle systolique remonte à 100 mmHg après un remplissage par macromolécules.

Cas clinique L’examen clinique lors de l’admission aux urgences retrouve des bruits du cœur assourdis, une turgescence jugulaire ainsi qu’une plaie frontale. L’électrocardiogramme est non contributif (figure 1). L’échocardiographie transthoracique retrouve une bonne fonction ventriculaire gauche, un ventricule droit écrasé par un épanchement péricardique circonférentiel mesurant environ 2 cm, hyperéchogène, d’aspect hématique (figure 2). L’aorte thoracique est mal dégagée. L’hémoglobine plasmatique est mesuré à 9,1 g/dl et la troponine I à 3,6 ng/ml. Figure 1. ECG : absence d’infarctus. Figure 2. Épanchement péricardique circonférentiel hyperéchogène. Le premier diagnostic évoqué est celui d’une dissection aortique. L’angioscanner thoracique confirme l’existence d’un volumineux épanchement péricardique (figure 3) ; en revanche, l’aorte thoracique est normale en dehors d’un athérome (figure 4). Une ponction péricardique percutanée par voie apicale ramène du sang pur coagulant très vite dans le drain. Il est alors décidé d’effectuer un drainage chirurgical en urgence, par sternotomie. Six cent millilitres environ de caillots sanguins sont évacués du péricarde. Après luxation du cœur, une zone chamois nécrosée de la taille d’une pièce de monnaie est identifiée à environ 3 cm de l’apex sur la paroi latérale. Un patch en dacron est apposé avec de la colle GRF, couvrant la zone nécrosée. La patiente est extubée le lendemain. Figure 3. Angio-scanner : épanchement volumineux. Figure 4. Angio-scanner : aorte thoracique normale. Conclusion En l’absence de contexte traumatique et de geste médical invasif, et après avoir éliminé une dissection de l’aorte, la rupture cardiaque postinfarctus devenait le diagnostic le plus probable. Ni l’ECG, ni l’échocardiographie n’étaient contributifs car la nécrose était de toute petite taille. Au total, le bon diagnostic était aussi le plus probable.

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