Publié le 28 fév 2014Lecture 5 min
AHA 2013, Dallas
N. ECHAHIDI, Hôpital de Girac, Saint Michel
Un résumé
IRM extrathoracique possible pour les PM/DAI non IRM compatibles
R. RUSSO, communication orale
Bon nombre de patients implantés de PM ou de DAI auront besoin d’une IRM, qui reste contre-indiquée si le système n’est pas compatible. Magna- Safe est un registre multicentrique qui a inclus 1 500 patients porteurs de PM/DAI non IRM compatibles (74 % PM, 26 % DAI). Ils ont eu une ou plusieurs IRM extrathoraciques (1,5 tesla). Alors que 20 % des patients étaient stimulodépendants, aucun dysfonctionnement du système, aucune arythmie ventriculaire ni aucun décès n’a été rapporté. Une FA spontanément résolutive (< 48 h) est survenue chez 6 patients au décours de l’examen. Un reset électrique partiel est survenu chez 5 patients, résolu sans dysfonction ultérieure. Une modification de la tension de la batterie et une modification de l’impédance de stimulation > 50 ohms sont notées chez 2 % et 4 % des patients. Des modifications mineures du seuil de stimulation et des amplitudes de l’onde P et de l’onde R sont également apparues, sans conséquence. Dans ce registre, l’IRM extrathoracique semble donc assez sûre chez les porteurs de PM ou DAI non IRM compatibles.
RADAR-AF : les veines ou les rotors ?
F. ATIENZA, Late-breaking trial
Dans RADAR-AF, les auteurs ont comparé chez 232 patients (80 % hommes, âge moyen 54 ans) présentant une FA symptomatique réfractaire au traitement médical, l’isolation circonférentielle des veines pulmonaires (CPVI) à l’ablation des rotors identifiés par un système de navigation 3D grâce à une analyse de fréquence (High-Frequency Source Ablation ou HFSA). Le critère primaire était l’absence de récidive de FA à 6 mois sans antiarythmique après une première procédure. Dans la FA paroxystique (115 patients), le design de l’étude était la non-infériorité de HFSA versus CPVI, alors que dans la FA persistante (117 patients) on testait une supériorité de CPVI + HFSA versus CPVI seule. À 6 mois, il n’y a pas eu de différence entre les groupes pour la FA paroxystique (HFSA vs CPVI : 73 % vs 83 % ; p = 0,23) comme pour la FA persistante (CPVI vs CPVI + HFSA : 60 % vs 61 % ; p = 0,94). Cependant, sur un suivi d’un an, le seuil de non-infériorité a été atteint dans la FA paroxystique (82 % vs 79 % ; p = 0,006). Il y a eu moins de complications dans le groupe HFSA (FA paroxystique), mais une tendance à davantage dans le groupe CPVI + HFSA (FA persistante). En conclusion, même si cibler les rotors ne semble pas plus bénéfique que l’isolation des veines dans la FA paroxystique, et n’amène pas de plus en combinaison avec l’isolation dans la FA persistante, ces résultats supportent l’intérêt du concept d’ablation des rotors.
La détection de la FA
Abstract 12171
Une détection précoce de la FA permettrait une meilleure prévention de ses complications, notamment l’AVC. Les auteurs de cette étude randomisée en simple aveugle ont comparé, chez 160 patients aux antécédents d’AIT sans FA documentée, la possibilité de détecter la FA, soit par un enregistreur externe via un transmetteur téléphonique (TT), soit par un enregistrement ECG continu en temps réel via un système de télésurveillance (TS). Les résultats sont clairement en faveur du monitoring continu par TS dont la capacité à détecter la FA a été 8 fois supérieure à l’enregistrement TT (HR = 8,44 ; IC 95 % : 2,51- 28,36). L’étude fait aussi apparaître la consommation d’alcool comme un facteur prédictif indépendant de survenue de FA. En effet, les patients ayant une consommation ≥ 1 verre/jour ont 2 fois plus de risque de survenue de FA que ceux ne buvant pas d’alcool ou n’ayant qu’une consommation occasionnelle (HR = 2,20 ; IC 95 % : 1,02- 4,76).
ENGAGE-AF
Les résultats d’ENGAGE-AF, étude de phase 3 randomisée en double aveugle évaluant la tolérance et l’efficacité d’un nouvel anti-Xa (édoxaban) dans la FA, étaient très attendus. Dans cette large étude (21 105 patients) l’édoxaban est la 4e molécule testée versus warfarine (W) dans la prévention des événements thromboemboliques artériels dans la FA. Il a été prescrit en prise unique (60 ou 30 mg), avec adaptation de la dose lorsque la clairance de la créatinine était inférieure à 50 ml/min, le poids inférieur à 60 kg ou en cas de coprescription d’un inhibiteur de la P glycoprotéine.
Le résultat est une non-infériorité sur le critère de jugement principal (prévention de l’AVC ischémique et de l’embolie systémique) des deux doses d’édoxaban testées ; ces deux doses réduisent significativement le risque de saignement majeur, en particulier intracrânien de près de 50 %. Le bénéfice clinique est net, en faveur des deux doses d’édoxaban. À noter que ces résultats ont été obtenus alors même que les patients étaient correctement anticoagulés sous warfarine (INR en zone thérapeutique 68 % du temps).
Effets de la polarité de stimulation VG
Sina JAMÉ abstract 10856
S. Jamé et al. de Stanford ont étudié la signification pronostique et les effets de la polarité de stimulation VG chez les 973 patients de MADIT-CRT implantés d’un CRTD. Ils ont ainsi comparé ces effets chez les 681 patients qui avaient un BBG, selon que la configuration était programmée en bipolaire vrai (n = 313), bipolaire étendu (n = 302) ou unipolaire (n = 66). La configuration bipolaire était associée à une incidence plus faible de décès et d’insuffisance cardiaque comparativement aux modes bipolaires étendu et unipolaire. Aucune interaction n’a été observée entre la polarité de stimulation VG et le risque d’arythmies ventriculaires. Après ajustement pour les variables cliniques, la configuration bipolaire vraie chez les patients en BBG était associée à une réduction de 59 % du risque de décès (HR = 0,41 ; IC 95 % : 0,21-0,79 ; p = 0,008) et de 36 % du risque d’insuffisance cardiaque/décès (HR = 0,64; IC 95 % : 0,43-0,94 ; p = 0,024). Aucune différence n’a été observée chez les patients sans BBG. Même si aucune explication claire n’a été donnée lors de la présentation des résultats, on ne peut exclure un effet délétère potentiel de la stimulation anodique.
Figure. Fibrillation atriale paroxystique récidivante identifiée sur enregistrement Holter ECG.
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