Publié le 28 fév 2011Lecture 6 min
Bio Active Stent HéliflexTi
A. SAUGUET, Clinique Pasteur, Toulouse
La société Hexacath, propose depuis le début de l’année 2011 une toute nouvelle gamme de stents périphériques : le Bio Active Stent (BAS) HéliflexTi. Comme l’endoprothèse coronaire TiTAN2, ces nouveaux stents périphériques sont recouverts d’un coating au Titane-NO.
Ainsi l’HéliflexTi est le premier BAS autoexpansible disponible pour le traitement des artériopathies oblitérantes des membres inférieurs (AOMI).
Actuellement, les principaux défauts des endoprothèses autoexpansibles périphériques, particulièrement lors d’une revascularisation fémorale superficielle ou bien poplitée, sont leur taux de fracture et leur mauvaise perméabilité à long terme.
Quelles réponses le stent HéliflexTi peut-il apporter à ces problématiques ?
Le BAS HéliflexTi est constitué d’une plateforme en nitinol à structure hélicoïdale, recouverte d’un coating bioactif d’oxynitrure de titane (Titane- NO) ne contenant ni drogue ni polymère et dont le mécanisme d’action est le suivant :
- inhibition de l’agrégation plaquettaire et de la croissance de fibrine (1) ;
- réduction de l’inflammation et de la corrosion (2) ;
- activation de la ré-endothélialisation (3) ;
- réduction de la formation de thrombus (4).
Le coating au Titane-NO a déjà prouvé tout son intérêt dans le traitement de lésions des artères coronaires. L’objectif de la société Hexacath est maintenant de confirmer ces bénéfices au niveau des artères périphériques. Dans cette optique des études seront mises en place aux niveaux national et international afin d’évaluer l’efficacité et la sécurité clinique de ces nouvelles endoprothèses.
Outre les bénéfices cliniques escomptés par le revêtement au Titane-NO, l’HéliflexTi s’appuie sur une plateforme en nitinol très performante. Des tests in vitro ont démontré que sa structure hélicoïdale permettait de réduire le risque de fracture*.
Le largage de l’endoprothèse s’avère aisé et précis par un système de point fixe retrait.
Conclusion
Fort de l’expérience coronaire, le Bio Active Stent HéliflexTi propose une solution innovante dans le traitement des AOMI.
L’association de la structure hélicoïdale et du Titane- NO pourrait, d’une part, réduire le risque de fracture et, d’autre part, diminuer le taux de thrombose.
Le revêtement Titane-NO permettrait d’améliorer la perméabilité à long terme en agissant sur différents facteurs responsables de la resténose intra-stent.
*Données disponibles auprès de la société Hexacath.
Cas clinique 1
Le premier cas clinique est celui d’un homme de 80 ans hospitalisé pour un trouble trophique du membre inférieur gauche. Ses facteurs de risque sont l’âge, une hypertension artérielle ainsi qu’un diabète de type 2 devenu insulinorequérant. Ses antécédents sont marqués par une prise en charge en juin 2009 pour un trouble trophique du membre inférieur gauche d’évolution favorable après une revascularisation fémorale superficielle gauche avec deux endoprothèses autoexpansibles à sa portion proximale et moyenne.
La présentation clinique actuelle est un trouble trophique du membre inférieur gauche intéressant la face externe de la voûte plantaire avec une nécrose sèche du 4e et 5e orteil correspondant à un stade 5-6 de la classification de Rutherford (figure 1). Sur le plan biologique, on ne note pas d’insuffisance rénale ni de syndrome inflammatoire biologique.
Figure 1
L’exploration écho-Doppler retrouve une progression lésionnelle entre les deux endoprothèses et une resténose et une progression lésionnelle en aval de la seconde sur le tiers moyen de la fémorale superficielle. On note une atteinte distale associée par occlusion tibiale antérieure mais avec une perméabilité de la tibiale postérieure et de la péronière. L’indication de revascularisation est bien sûr formelle, il est donc réalisé une artériographie dans un but thérapeutique par ponction antérograde fémorale commune gauche 6 F pour le cas échéant pouvoir traiter de façon associée la fémorale superficielle et l’atteinte distale. L’artériographie a confirmé les données du Doppler retrouvant une progression lésionnelle de la fémorale superficielle moyenne (figure 2).
Figure 2. A : Sténose à 60-70 % du tiers moyen de la fémorale superficielle entre les deux endoprothèses puis resténose et progression lésionnelle en aval de la seconde endoprothèse. B : Atteinte distale associée par occlusion tibiale antérieure mais perméabilité tibiale postérieure et péronière avec lésions de 50 %.
La stratégie retenue est le franchissement de la sténose fémorale superficielle par un guide Terumo 0,035 J souple puis la prédilatation de la zone par un ballon de 5,0 x 80 mm suivie de l’implantation de deux endoprothèses distinctes respectivement entre les deux premières endoprothèses et en aval de la seconde. Les stents implantés sont respectivement des endoprothèses autoexpansibles bioactives HéliflexTi de 6,0 x 40 et 6,0 x 60 mm.
Une postdilatation est ensuite effectuée au moyen du même ballon de 5,0 x 80 mm. Le contrôle angiographique final est bon sans sténose résiduelle. Nous décidons de ne pas traiter les lésions distales de 50 %. L’approche fémorale est fermée au moyen d’un système de type ProGlide 6 F (figure 3).
Figure 3. Bon résultat sans sténose résiduelle.
Dans ce contexte difficile de trouble trophique, la perméabilité à moyen terme apparaît fondamentale pour obtenir la cicatrisation. On peut noter la très bonne conformabilité du stent HéliflexTi et espérer que le coating T itane-NO puisse diminuer le taux de resténose et ainsi favoriser la cicatrisation.
Cas clinique 2
La présentation clinique est celle d’un homme de 61 ans présentant une claudication artérielle d’effort bilatérale à moins de 250 mètres correspondant à une classe IIb de Fontaine ou bien 2 de Rutherford. On note également un diabète de type 2 avec complications de micro- et macroangiopathies exprimées par une coronaropathie traitée par angioplastie et une insuffisance rénale avec protéinurie débutante.
L’exploration écho-Doppler retrouve des lésions iliaques externes bilatérales. Nous avons donc programmé une artériographie par voie fémorale gauche 5 F. Celle-ci a confirmé les lésions sténosantes des deux artères iliaques externes (figures 1 et 2).
Figure 1. Sténose serrée en tandem iliaque externe droite peu calcifiée.
Figure 2. Plaque disséquée sténosante iliaque externe gauche.
Mise en place en cross over d’un guide 0,035 Terumo J souple sur une sonde intermammaire avec mise en place du guide dans la fémorale superficielle droite puis remplacement de l’introducteur 5 F par un introducteur 6 F Terumo LIMA de 45 cm. Prédilatation par un ballon de 7,0 x 40 mm de la lésion iliaque externe droite et implantation d’un stent HéliflexTi de 8,0 x 40 mm. Postdilatation par le même ballon à 10 atm. On se porte ensuite sur l’artère iliaque externe gauche avec prédilatation par le même ballon et implantation d’une endoprothèse HéliflexTi de 8,0 x 40 mm post dilatée par le ballon de 7,0 mm.
Le contrôle angiographique est bon sur les deux sites dilatés sans sténose résiduelle. Fermeture de l’approche fémorale gauche par ProGlide 6 F (figure 3).
Figure 3. Contrôle angiographique satisfaisant.
L’intérêt du stent HéliflexTi réside ici dans sa structure hélicoïdale qui permet de diminuer le taux de fracture de stent favorisé par la proximité d’un site de flexion comme la terminaison de l’artère iliaque externe vers la fémorale commune.
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